Sanghen : les Etablissements Foulon peinent à recruter

La société Foulon matériel et travaux agricoles, installée à Sanghen, non loin de Boulogne-sur-Mer, a été le témoin des évolutions technologiques dans le secteur du machinisme agricole ces 30 dernières années. Alors que Maxime Foulon se prépare à prendre la suite de son père, l’entreprise connaît des difficultés pour recruter.

En janvier 2022, Maxime Foulon sera aux commandes de l’entreprise. © Aletheia Press/Olivier Prud’homme
En janvier 2022, Maxime Foulon sera aux commandes de l’entreprise. © Aletheia Press/Olivier Prud’homme

Le village de Sanghen, non loin de Boulogne-sur-Mer, compte 300 âmes. C’est pourtant le siège social de la société Foulon matériel et travaux agricoles. Une entreprise familiale de cinq salariés qui a fait ses preuves et qui, aujourd’hui, s’impose dans le secteur. Mais elle peine à recruter.

L’agriculture, c’est une histoire de famille. Daniel Foulon, le dirigeant et le fondateur de l’entreprise, avait un père cultivateur. Dès sa plus jeune enfance, il aide sur l’exploitation et se dirige vers la mécanique agricole. En 1989, il décide de franchir le pas et s’installe à Sanghen en construisant un hangar dans lequel il procède aux réparations. «Ce n’était pas la même chose qu’aujourd’hui, l’électronique et l’hydraulique n’avaient pas encore fait leur apparition. Nous n'en étions qu’au balbutiement, c’était le début des technologies», raconte-t-il. Il faut dire qu’en l‘espace de 50 ans, une véritable révolution s’est faite dans le machinisme agricole.

Des moissons plus rapides

Une révolution qui s’est également traduite dans les dimensions des engins. Les moissonneuses actuelles possèdent une barre de coupe d’environ 5 mètres, pouvant aller jusque 7 mètres, voire 10 ou 14 mètres pour certains modèles. Dans les années 1970, les machines disposaient d’une barre de coupe permettant de faucher le blé sur 2,5 à 3 mètres de largeur, se souvient Daniel Foulon. La capacité actuelle des trémies, qui recueillent le grain avant d’être transvasé dans les remorques, est adaptée en conséquence. Ce qui évite ainsi les temps morts de vidage et d’attente. De quoi augmenter les capacités de travail et réduire le temps des chantiers de récolte, sauf si les conditions météorologiques sont mauvaises, comme c’est le cas cette année.

Depuis quelques années, l’entreprise s’est également lancée dans la vente au détail en rejoignant la franchise «Scar». C’est le seul libre-service du village avec une clientèle fidèle, heureuse d’éviter un trajet jusque Boulogne-sur-Mer ou Calais.

Un manque de main-d’œuvre

Seule ombre au tableau, la pénurie de main-d’œuvre inquiète de plus en plus. «Nous refusons des chantiers par manque de chauffeurs ou de réparateurs confirmés. La pandémie a eu un effet néfaste, et il est difficile de trouver des jeunes aujourd’hui qui veulent se lancer dans cette voie alors qu’au début des années 1990, le travail était bien plus pénible», constate Daniel Foulon.

En janvier prochain, l’entreprise franchira une nouvelle étape : Maxime Foulon sera aux commandes de l’entreprise qui compte cinq salariés. Il entend développer l’activité négoce ainsi que le magasin de pièces détachées et libre-service. Lui aussi a baigné dans le monde agricole et connaît parfaitement les rouages du monde rural. La boucle est bouclée : le fils prendra la succession du père.