Entreprises
Salaires dans les entreprises : la pression redescend
Le recul de l’inflation modifie sensiblement la donne en matière salariale dans les entreprises. Sur deux axes observés : la réduction des budgets salariaux et un repli de la prime sur le partage de la valeur (PPV). Un point conjoncturel en cette rentrée sur lequel les chefs d’entreprise mosellans pourront voir un effet boussole pour les mois à venir.
Dans sa dernière note de conjoncture, l’Insee prévoit une inflation à 1,6 % sur un an en décembre. Un recul qui devrait se confirmer dans les prochains mois. Dans ce contexte, les entreprises se donnent un peu d’air sur les salaires. C’est le diagnostic émanant du dernier baromètre relatif aux négociations annuelles sur les salaires réalisé par le cabinet Alixio. Selon l’enquête, elles vont abaisser la croissance de leurs budgets salariaux cette année. Si ces derniers ont progressé de 4,9 % en 2023, ils retombent en cette rentrée à 2,7 % selon les prévisions des entreprises. Jusqu’ici, 2024 a vu les salaires augmenter de 3,5 %, contre une prévision de 3,6 %. Une certitude : la pression pour indexer les salaires à l’inflation a baissé. Également, celle sur les salaires à l’embauche décroît : 59 % des chefs d’entreprise perçoivent des pressions sur les salaires au moment d’embaucher un salarié, contre 78 % un an auparavant et 61 % en avril 2023.
Les «primes Macron» en recul
La tension de recrutement reste élevée. Concernant les freins à la hausse salariale, les dirigeants mettent en avant le surcoût engendré par une augmentation des salaires, trop important une fois le SMIC passé. Pour augmenter le revenu disponible de 100 €, il leur faudrait payer 500 €. Beaucoup de chef d’entreprise craignent cette hausse du SMIC mais regrettent la structure actuelle des exonérations. Quant à la prime sur le partage de la valeur (PPV), appelée aussi «prime Macron», elle semble confirmer sa baisse de popularité. Auparavant versée en une fois, depuis 2022, elle a été modifiée par la loi de novembre 2023, elle peut être versée deux fois dans l’année. Surtout, alors qu’elle était défiscalisée, ce régime d’exonération est à présent réservé aux PME de moins de 50 salariés. Les entreprises sont moins intéressées : 76 % expliquent que la loi de novembre ne va rien changer aux pratiques, seules 2 % envisagent d’accorder une prime alors que 46 % envisageaient une PPV à la même époque en 2023. Elles n’étaient plus que 18 % début 2024.
«Un contexte socio-économique tendu, les chefs d'entreprise mettent en avant le surcoût engendré par une augmentation des salaires.»