RTE relève les compteurs du Covid
La consommation d’électricité, un indicateur phare à l’instant T de l’activité d’un pays. RTE (Réseau de transport d’électricité) Est pointe une reprise, presque à la normale, de la consommation d’électricité dans la région avec de nombreuses disparités selon les secteurs d’activité. Le tout avec une volonté affichée du gestionnaire des réseaux de transport d’électricité d’accompagner la reprise économique dans la région.
92 % ! C’était le taux de consommation d’électricité dans la région Grand Est au début du mois de juin. «La consommation remonte progressivement après une baisse importante. Au plus fort de la crise sanitaire, la consommation était inférieure de – 20 % au niveau habituellement constaté. Depuis la cinquième semaine de confinement, l’impact des mesures sanitaires diminue progressivement et c’est globalement stable depuis le début du mois», assure Élisabeth Bertin, la déléguée régionale de RTE (Réseau de transport d’électricité) Est (régions Grand Est et Bourgogne-Franche-Comté). Le relevé de compteur effectué par le gestionnaire des réseaux de transport d’électricité laisse présager une reprise progressive de l’activité mais toujours timide. «La baisse enregistrée était principalement due au ralentissement de l’activité économique avec la fermeture des commerces jugés non essentiels (restaurants, cinémas,…) et un ralentissement de l’activité dans le secteur industriel même si dans la région l’industrie semble avoir mieux tenu que dans d’autres régions.» Les différents secteurs d’activité n’ont pas été impactés de la même manière.
Travail d’équilibriste
«La chimie-parachimie ou encore l’industrie agroalimentaire ont connu une baisse moins importante de l’ordre de – 10 %. Elles ont d’ailleurs retrouvé une consommation équivalente, voire supérieure à celle précédant le confinement.» Dans le volet industriel, ce sont les secteurs de l’automobile et de la métallurgie qui ont été les plus impactés par cette baisse de la consommation. «La baisse dans ces secteurs spécifiques était de l’ordre de – 20 % par rapport à la semaine précédant le confinement.» Une situation que les équipes de RTE ont dû gérer au quotidien. «Cela a été un travail d’équilibriste pour anticiper les réels besoins avec bon nombre d’incertitudes. Nous avons su rester mobilisés pour assurer l’alimentation en électricité des entreprises, des services de santé et de l’ensemble de nos concitoyens.» Reste aujourd’hui à accompagner au mieux la reprise économique dans la région. «Nous continuons à entretenir et à moderniser notre réseau pour accompagner cette reprise et notamment pour permettre d’atteindre les objectifs de la transition énergétiques fixés par le gouvernement.» La région Grand Est s’affiche aujourd’hui comme la deuxième région en matière de production d’énergies renouvelables (après avoir longtemps était la première : ndlr) et cela nécessite une révision du Schéma régional de raccordement au réseau des énergies renouvelables (voir encadré). En 2020, RTE prévoit d’investir 49 M€ dans la région. Le courant passe toujours…
Nouveau S3REnR en septembre
S3REnR pour Schéma régional de raccordement aux réseaux des énergies renouvelables ! «Nous travaillons sur un nouveau schéma pour le mois de septembre. Il devrait être définitif en 2021», assure Élisabeth Bertin, déléguée régionale de RTE (Réseau de transport d’électricité) Est. Véritable outil stratégique au service de la transition énergétique, ces schémas régionaux permettent d’anticiper l’adaptation des réseaux de transport d’électricité pour accueillir l’électricité en provenance des énergies renouvelables (éolien, solaire, hydraulique, biomasse). La révision du S3REnR actuel s’avère nécessaire pour permettre de faire face à une montée toujours grandissante de la part des énergies renouvelables dans la production d’électricité dans la région. Cette part est en hausse de 16 % en 2020 par rapport à l’année dernière. Exemple typique de ce nouveau schéma : les travaux de construction actuel d’un poste de transformation à très haute tension sur la commune de Faux-Fresnay dans la Marne. Ce nouveau poste permettra d’accueillir d’ici 2021, 400 MW d’énergies renouvelables.