Outil industriel

Roquette, l’innovation permanente à Vic-sur-Aisne

L’usine Roquette de Vic-sur-Aisne se consacre depuis 2005 à la transformation du pois jaune dont la protéine répond pleinement aux attentes de la nouvelle gastronomie végétale, un secteur en pleine expansion.

À Vic-sur-Aisne Roquette transforme exclusivement du pois jaune. ©Aletheia Press/ DLP
À Vic-sur-Aisne Roquette transforme exclusivement du pois jaune. ©Aletheia Press/ DLP

Groupe 100% familial, le groupe français de dimension internationale Roquette a su s’imposer comme leader sur le marché des ingrédients d’origine végétale mais aussi comme fournisseur incontournable d’excipients pharmaceutiques. À Vic-sur-Aisne, l’entreprise se consacre depuis 2005 exclusivement au pois jaune dont elle extrait et transforme la protéine. « Elle présente un bénéfice unique en matière de nutrition santé tout en préservant la planète », détaille Jérémie Dieu, directeur du site de Vic-sur-Aisne.

La protéine végétale, nouvel Eldorado

Parti très tôt à la conquête de la protéine végétale, Roquette a développé une très forte expertise en la matière. Misant sur une relation de long terme avec ses clients – des producteurs alimentaires – la structure a pu développer sereinement l’extraction et la transformation de la protéine de pois qu’elle commercialise sous l’appellation Nutralys. 

« Le consommateur est à la recherche de nouvelles expériences culinaires et il a de plus en plus conscience qu’il y a un réel besoin de se nourrir autrement, note Séverine Lepers, en charge de la communication chez Roquette. La nouvelle gastronomie végétale est en plein essor, elle enregistre une croissance moyenne de 14%, mais c’est aussi un secteur extrêmement concurrentiel. »

Jérémie Dieu, directeur du site. ©Aletheia Press/ DLP

Mises à part les habitudes alimentaires, Roquette n’a pas identifié de frein particulier à la consommation de protéine végétale. D’ailleurs, aujourd’hui les alternatives à la viande et au lait sont les deux marchés porteurs du secteur et sont des enjeux majeurs pour les industriels. L’usine de Vic-sur-Aisne, qui compte 130 collaborateurs, alimente uniquement le marché européen depuis que Roquette a inauguré en octobre dernier une usine de protéine de pois à Portage-la-Prairie au Canada à destination du secteur Nord-américain.

Un pois français

Travaillant avec une dizaine de fournisseurs – coopératives et unions de coopératives – implantés dans le Grand Nord et le Grand Est, Roquette est un acteur qui compte pour une filière qui produit chaque année entre 600 et 700 000 tonnes de pois. 

« Nous transformons 100 000 tonnes par an, note Philippe Fargeau, acheteur matière pois. Nous avons connu un âge d’or dans les années 2000 où la production française était montée à 2 millions de tonnes. Depuis les surfaces cultivées ont baissé pour des questions agronomiques, de débouchés et de valorisation. »

Pour alimenter un marché en pleine croissance, Roquette a pourtant besoin de plus de pois français et regarde avec attention le Plan Protéine ou encore les contours de la nouvelle Pac. 

« Nous cherchons avant tout des pois français pour une question de durabilité et de qualité. Mais nous sommes dépendants des récoltes. L’année dernière par exemple, elles ont été très mauvaises », note Séverine Lepers qui souligne que 70% des pois utilisés par Roquette sont certifiés Sustainable Agriculture Initiative (SAI). Pour satisfaire ses attentes, Roquette fixe des critères de qualité mais aussi de propreté, de non-contamination avec des allergènes comme le soja ou le gluten ou l’absence de résidus de pesticides.

Roquette en chiffres

  • 1933, date de création de l’entreprise familiale Roquette.
  • 1988, date de création de l’usine de Vic-sur-Aisne.
  • 8 360 salariés font vivre le groupe, dont plus de 300 dédiés à la R&D.
  • 3,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires.
  • 40 brevets sont déposés en moyenne par an.
  • 25 sites industriels, dont 4 en France.