Rixe mortelle en Essonne: six suspects présentés à la justice

Six hommes soupçonnés d'avoir pris part lundi à une rixe mortelle devant un lycée de Yerres en Essonne, dont l'auteur présumé du coup de couteau mortel, sont présentés à la justice en vue de leur éventuelle mise en...

L'entrée du lycée des métiers Louis Armand, à Yerres (Essonne), le 24 mars 2025 © GEOFFROY VAN DER HASSELT
L'entrée du lycée des métiers Louis Armand, à Yerres (Essonne), le 24 mars 2025 © GEOFFROY VAN DER HASSELT

Six hommes soupçonnés d'avoir pris part lundi à une rixe mortelle devant un lycée de Yerres en Essonne, dont l'auteur présumé du coup de couteau mortel, sont présentés à la justice en vue de leur éventuelle mise en examen, a annoncé mercredi soir le parquet d'Evry.

"Après le placement en garde à vue de neuf personnes au cours des dernières 48 heures au cours de l'enquête de flagrance, six personnes - cinq majeurs âgés de 18 et 19 ans et un mineur âgé de 17 ans - ont été déférés cet après-midi au parquet", a indiqué dans un communiqué le procureur de la République, Grégoire Dulin.

Le ministère public a ouvert une information judiciaire pour homicide volontaire, complicité d'homicide volontaire et violences volontaires ayant entraîné une incapacité totale de travail inférieure à huit jours, commises avec arme, en réunion et à proximité d'un établissement scolaire.

Le parquet précise avoir requis la mise en examen et le placement en détention provisoire d'un majeur de 19 ans, originaire du quartier des Tournelles à Yerres, suspecté d'avoir porté le coup de couteau mortel.

Lors de sa garde à vue, ce dernier a reconnu être présent sur les lieux, mais a nié être l'auteur du coup fatal "malgré les exploitations d'images de vidéosurveillance et de vidéos prises par des témoins", souligne M. Dulin.

Le parquet a aussi demandé la mise en examen et la détention provisoire d'un mineur, également originaire des Tournelles, soupçonné de complicité de meurtre et de violences volontaires.

Pour les quatre autre suspects, originaires du quartier des Hautes Mardelles à Brunoy, le ministère public a requis une mise examen pour violences volontaires, assortie de la détention provisoire pour deux d'entre eux "compte tenu de leurs antécédents judiciaires".

Il appartient désormais à un juge d'instruction de suivre ou non les réquisitions du parquet.

Echec collectif

Lundi après-midi, une altercation entre bandes rivales des communes de Yerres et Brunoy a éclaté devant le lycée professionnel Louis-Armand.

Dans la bagarre, un jeune de 17 ans, originaire des Hautes Mardelles, a reçu un coup de couteau dans le dos et a succombé à ses blessures.

Selon le maire de Yerres, Olivier Clodong, ce drame survient alors que les deux communes essoniennes faisaient face à une "montée en puissance des invectives" entre bandes rivales.

Plusieurs bagarres opposant des jeunes issues des deux communes auraient eu lieu ces derniers jours, avait-il dit lundi à l'AFP. 

"L'ultra violence juvénile n'est pas le fruit du hasard", s'est ému mercredi le sénateur LR de l'Essonne Jean-Raymond Hugonet lors de la séance hebdomadaire de questions au gouvernement, qui a qualifié le phénomène des rixes d'"échec collectif".

François-Noël Buffet, ministre auprès du ministre de l'Intérieur, lui a répondu que l'objectif était de "mieux prévenir" et de "plus fortement sanctionner", faisant notamment référence à la proposition de loi de l'ex-Premier ministre Gabriel Attal pour durcir la justice des mineurs, décriée par la gauche et les professionnels de l'enfance. 

Dans un télégramme adressé mercredi aux préfets et recteurs d'académies notamment, les ministres de l'Education Elisabeth Borne et de l'Intérieur Bruno Retailleau appellent entre autres à mener "des contrôles aléatoires aux abords des établissements scolaires" d'ici à "la fin de l'année scolaire".

Les deux ministres assisteront jeudi matin devant un lycée parisien à l'une de ces opérations de "contrôles inopinés", afin de "lutter contre la progression d'agressions au moyen d'armes blanches".

Le département de l'Essonne, territoire comptant 1,3 million d'habitants dans le sud de l'Île-de-France, est régulièrement le théâtre d'affrontements entre bandes de jeunes adolescents venus de quartiers rivaux.

Un quart des rixes recensées en France ont en effet lieu dans ce département, avaient noté des responsables politiques lors d'une conférence sur le sujet il y a quelques mois.

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