Basée à Erquinghem-Lys

Rhéa électronique abat de nouvelles cartes

Spécialisée dans la conception de cartes électroniques, Rhéa électronique, soutenue par le groupe Hiolle industries, opère un virage stratégique pour soutenir sa croissance. Entre réorganisation du site et recrutement, l'entreprise, qui vient de fêter ses 30 ans, entend franchir un nouveau cap.

Thierry Capon, directeur de Rhéa Electronique.
Thierry Capon, directeur de Rhéa Electronique.

«Il fallait pousser les murs.» Face à la demande toujours plus importante, le virage opéré par Rhéa électronique, fondée en 1989, était essentiel, voire inévitable, selon son directeur Thierry Capon. Sur son site d'Erquighem-Lys, la société a adopté une stratégie de développement bien précise qui repose sur l'aménagement de son bâtiment d'origine, l'acquisition d'une nouvelle ligne de production et la mise en place de logiciels, ainsi que la construction d'un nouveau bâtiment de 200 m² dédié au service commercial et au bureau d'études. Un projet qui représente au total 750 000€ d'investissements. «C'était nécessaire de construire un deuxième bâtiment pour libérer une surface productive dans le premier bâtiment, mais aussi de faire l'acquisition d'une nouvelle ligne de 15 mètres de long pour répondre davantage aux besoins des clients», résume le directeur d'exploitation.

Dotée de nouvelles machines performantes, Rhéa électronique pourra désormais multiplier par quatre sa capacité de production de cartes électroniques. Du brasage à la sérigraphie, en passant par le préchauffage, la fabrication de sous-ensemble électroniques nécessite un processus bien précis. «Par heure, 10 000 à 15 000 composants sont posés sur les cartes contre 2 000 à 3 000 auparavant», glisse Christophe Verhoken, technico-commercial. Pour accompagner cette montée en puissance, la zone de stockage de cartes a également été multipliée par deux. A travers ses nouveaux outils, l'entreprise vise une croissance à deux chiffres et peut désormais rêver plus grand. «Nous avons la chance de faire partie d'un groupe à envergure internationale. Aujourd'hui, nous changeons de cap et détenons tous les atouts pour devenir une PME de référence en région», résume Thierry Capon.

30% du chiffre d'affaires réalisé à l'export

L'industrie made in France a repris des couleurs, la société Rhéa électronique en est la preuve. Malgré une baisse d'activité pendant la crise, l'entreprise et ses 28 collaborateurs ont retrouvé un niveau d'activité satisfaisant en cette période de relance. «Le carnet de commandes est très intéressant», glisse Christophe Verhoken. L'entreprise, qui vient de fêter ses 30 ans, possède une centaine de clients dans son portefeuille. Parmi eux, on retrouve une majorité de grands comptes nationaux, mais aussi des ETI et des start-up. Issus du ferroviaire, de l'automobile, de l'industrie manufacturière et du médical, les clients sont à la fois français et internationaux : «30% du chiffre d'affaires est réalisé à l'export, notamment vers l'Inde, les Etats-Unis ou encore le Canada», précise le directeur commercial. Des bancs de tests sont notamment utilisés sur des applications ferroviaires en Europe, en Asie, en Afrique du Nord et en Amérique depuis plus de dix ans.

10% de croissance visés en 2022

Par ailleurs, tout comme les 600 sous-traitants électroniques en France, Rhéa électronique est confrontée à une pénurie de composants électroniques. «En fonction des composants, il est parfois difficile de satisfaire la demande. Dans ces cas-là, nous trouvons une équivalence ou d'autres références pour y répondre.» La société nordiste s'est engagée autant que possible, ces dernières années, dans une volonté de relocalisation de ses approvisionnements.

Dès 2022, Rhéa électronique, qui réalise 2,8 millions d'euros de chiffre d'affaires, vise au moins 10% de croissance par rapport à 2021 et ambitionne de tenir ce rythme d'ici les trois prochaines années. La société, qui a renforcé son effectif dernièrement, a également initialisé une nouvelle démarche d'innovations de produits propres qui compléteront son activité de sous-traitance.

Rhéa Electronique a fait l'acquisition d'une nouvelle ligne de production de 15 mètres de long.

Hiolle industries à la baguette

Rhéa électronique a été rachetée en 2006 par le groupe familial Hiolle industries, désireux de diversifier ses activités dans l'électronique. Ce groupe à envergure internationale compte aujourd'hui une quinzaine de filiales et 950 collaborateurs. Hiolle industries est spécialisé dans les services industriels et l'ingénierie environnementale, mais aussi le ferroviaire et l'aéronautique, secteurs pour lesquels le groupe nordiste assure notamment la fabrication d'équipements câblés, des solutions électrotechniques et des prestations de services sur mesure.