"rev3days", le premier rendez-vous dédié à la troisième révolution industrielle

Les 9 et 10 février 2017 derniers, Lille Grand-Palais accueillait la première convention d’affaires internationales autour de rev3. Trois ans après le lancement du concept, cette rencontre concrétisait publiquement le poids économique de cette dynamique, regardée à la loupe par nos voisins européens.

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D.R.

Philippe Rapeneau, vice-président du Conseil régional en charge de la troisième révolution industrielle, Philippe Vasseur, commissaire spécial à la revitalisation et la réindustrialisation des Hauts-de-France et Louis-Philippe Blervacque, vice-président Rev3 CCIR Hauts-de-France.

 

 

800 participants d’Europe, d’Afrique et d’Amérique du Nord, plus de 500 rendez-vous d’affaires organisés, 50 exposants, des visites d’entreprises, des conférences… une première convention un peu confidentielle mais efficace. On y retrouvait des start-up, des grands groupes, des laboratoires de recherche, des universités et grandes écoles, des établissements financiers, des collectivités. Pour ces acteurs de rev3, l’objectif était de renforcer leur réseau, faire du business et découvrir des solutions innovantes.  

 

Le nouveau triangle européen rev3. On peut s’interroger sur l’intérêt d’un énième forum sur le développement durable, la transition énergétique, la RSE… Mais la présence de la presse étrangère lors de cette convention confirme qu’il était temps que rev3 ait sa vitrine. Une dizaine de journalistes anglais, italiens, espagnols de médias spécialisés avaient fait le déplacement tant pour mieux comprendre rev3 et ses 700 projets que découvrir cette région initiatrice du projet.  

Il faut dire que les Hauts-de-France sont suivis avec attention par les autres régions européennes qui s’intéressent au concept. Philippe Rapeneau, vice-président du Conseil régional en charge de la troisième révolution industrielle et coorganisateur de l’événement au côté de la CCI de Région et Philippe Vasseur, n’en revient toujours pas : «Lors du Comité des régions à Bruxelles le 8 février dernier, j’ai pris conscience que nous avons une image de porte-drapeau de cette troisième révolution industrielle. L’Europe nous regarde et diverses régions nous ont déjà demandé de les accompagner dans cette démarche.»  

D’ailleurs, la métropole Rotterdam-La Haye et l’Etat du Luxembourg étaient présents lors des “rev3days”, puisqu’ils sont en train de finaliser eux aussi leur feuille de route rev3. Ces trois partenaires − Hauts-de-France, Luxembourg et Rotterdam-La Haye − renouvelleront par la suite leurs rencontres : un futur triangle européen qui devrait devenir une véritable locomotive pour rev3. 

 

Encadré 1 :

Qui accueillera le futur technocentre de méthanisation ?

Philippe Vasseur était également présent, en tant que commissaire spécial à la revitalisation et à la réindustralisation des Hauts-de-France, une mission qu’il conduira jusque fin 2017, mais sans la renouveler a-t-il annoncé. Il a confirmé qu’il sollicitera prochainement les candidats à l’élection présidentielle sur leurs engagements en matière de RSE et a rappelé l’avancée de certains projets en lien avec Rev3. 

  • Lil’Aéroparc : création d’un parc d’entreprises nouvelle génération près de Lesquin 100% autonome en énergie. Identification des entreprises et investisseurs intéressés en cours pour un démarrage des travaux en 2019.
  • Ecole des métiers rev3  : pas de construction en dur mais développement d’un réseau d’écoles déjà existantes et création d’une antenne rev3 dans les lycées.
  • EffiH2 :  quatre projets de production d’hydrogène pour l’industrie et la mobilité, faisant de la région un «Territoire hydrogène».
  • Technocentre de méthanisation :  les Hauts-de-France souhaitent devenir la première région européenne de biométhane injecté. En ce début d’année, le président de Région Xavier Bertrand a sollicité différentes agglomérations pour l’accueillir. En juin, la future implantation sera révélée, pour un début de fonctionnement d’ici 2019.

 

Encadré 2 :

Rev3, c’est du concret pour les entrepreneurs ?

Anne Henry-Castelbou

Marie Jeu et Jean-Thibaut Gay, d'EffiPilot.

Jean-Thibaut Gay, d’EffiPilot, logiciel qui pilote automatiquement la consommation d’énergie des bâtiments d’entreprises ou de collectivités et permet des économies d’énergie, déjà installé à EuraTechnologies ou prochainement dans le futur Institut universitaire de technologie de Roubaix.  «’Rev3days’ nous permet de rencontrer de nouveaux partenaires. Nous avons 11 rendez-vous de 30 minutes prévus avec différents partenaires potentiels, sous forme de speed-datings d’entreprises. Plus globalement, faire partie du réseau rev3, pour nous, c’est s’inscrire dans une veine de courants qui porte plein de solutions pour protéger la planète. Dès le début, nous avons intégré cette dynamique et nous sommes aujourd’hui dans un club d’entreprises rev3 (300 membres) en lien avec la CCI. Ce réseau permet d’avoir accès à de nouvelles opportunités de financement, un soutien en communication et de mises en relation avec différents acteurs motivés à faire changer les choses dans notre secteur. Ça nous porte.» 

 

D.R.

Bastien Dognin, des Paniers de Léa.

Bastien Dognin, des Paniers de Léa, qui livrent des paniers de fruits aux entreprises et les accompagnent en matière de comportements alimentaires sur le lieu de travail. «On est aux ‘rev3days’ en tant qu’acteur du changement de la région et pour sentir l’évolution de l’ancien modèle industriel. On a d’ailleurs monté un collectif d’entreprises, le club Jeunes Pousses, qui ont inscrit la RSE dans l’ADN de leurs entreprises. On veut montrer que l’on peut se développer plus rapidement en étant économiquement plus responsable.»

 

Anne Henry-Castelbou

Quentin Dubrulle, d'Unéole, devant une de ses éoliennes.

Quentin Dubrulle, d’Unéole, qui construit et installe des éoliennes urbaines écoconçues, via le recyclage de matériaux et l’utilisation de lin, sur les bâtiments de collectivités et d’entreprises. «Grâce à rev3, j’ai bénéficié d’un prêt pour le développement de l’entreprise. Mais c’est aussi adhérer à une nouvelle philosophie. Ça fait longtemps que je crois dans des nouveaux modèles économiques, notre société va avoir besoin d’une transition. Et on a une Région qui y croit. On se sent accompagné et soutenu. Tous les gens qui sont autour de rev3 ont envie de faire changer les choses, on se donne tous de l’énergie.»