Reprise de la construction de logements, une perspective crédible pour 2015
La Fédération des promoteurs immobiliers observe de nouvelles tendances positives dans le secteur de la construction après quatre années de crise aiguë. Suite à l’adoption de diverses mesures législatives ou réglementaires, les indicateurs de vente semblent repartir à la hausse. Ce qui laisse à penser qu’un redémarrage de la production de logements est possible.
Dans un contexte économique difficile où nombre d’incertitudes en matière de croissance et d’emploi restent en suspens, il est difficile de s’assurer de l’existence d’une inversion durable des indicateurs de référence. De surcroît, quand ces derniers sont orientés à la baisse depuis neuf mois. Ainsi, dans la construction, les données tangibles enregistrées au dernier trimestre 2014 sont porteuses d’espoir. Un secteur qui a connu ces dernières années de nombreux soubresauts.
Une fin d’année porteuse d’espoir. Globalement, selon Alexandra François-Cuxac, présidente de l’Observatoire de la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI), “le quatrième trimestre 2014 dénote avec de nouvelles tendances : le retour des investisseurs et la réapparition des accédants à la propriété”.
L’Observatoire, qui présentait ses chiffres le 11 février dernier, relève ainsi un redressement significatif des ventes, via une nette hausse des ventes à investisseurs, soit +21,7% par rapport au 4e trimestre 2013, dynamisée par les annonces du gouvernement. Aussi, une croissance plus modérée du marché de l’accession, soit +8,2% et une augmentation des ventes aux particuliers de logements neufs et des ventes en bloc (respectivement +14,6% et +11,7% par rapport au 4e trimestre 2013).
Cependant, la situation continue d’être précaire puisque dans la même période, on enregistre un net recul des ventes de logements en résidences services (étudiants, personnes âgées…), soit -14,1% par rapport à l’année précédente. “Le secteur des logements en résidences services souffre de contraintes techniques et d’une fiscalité de moins en moins incitative”, précise Alexandra François-Cuxac. Globalement, le niveau des ventes reste inférieur de 4 000 unités à celui du dernier trimestre de 2010. “La difficulté à obtenir des permis de construire et l’accumulation des contraintes locales allongent considérablement le délai de production du logement neuf”, ajoute la présidente de l’Observatoire.
2014, une année de transition. Les bons résultats du 4e trimestre 2014 ont permis notamment de booster les ventes au détail à 76 580 logements sur l’ensemble de l’année, en croissance de +3% par rapport à 2013 et à 102 800, en incluant les ventes en bloc et les résidences services. Autre signe encourageant, le redressement de l’investissement : avec 33 600 ventes en 2014, la commercialisation aux investisseurs affiche une hausse sensible de +11,6% (44% du total des ventes au détail). “Cette évolution témoigne d’un retour de la confiance pour l’investissement dans la pierre, consécutif aux annonces du gouvernement et au lancement du dispositif Pinel”, souligne Alexandra François- Cuxac.
En parallèle, il est important de relativiser cette tendance haussière de certains indicateurs par rapport au recul annuel de -2,8% de l’accession à la propriété et des mises en vente, soit -8,9% pour atteindre en valeur absolue 85 600 unités. Cette pondération permet de mettre en évidence la prégnance de l’aversion aux risques chez les accédants, en raison des aléas économiques et sociaux.
2015, l’année de la relance ? A la fin de l’année 2014, favorisé par la baisse continue des taux d’intérêts, on observe un regain d’intérêt réel de la part des acheteurs. Les dernières décisions du gouvernement ont également stimulé l’appétit des acquéreurs dans le logement (prorogation des permis de construire, période transitoire pour la réglementation thermique 2012…). La Fédération table sur une hausse des ventes au détail de 10% pour cette année.
Pour le président de la FPI, François Payelle, si “la reprise en 2015 de la construction de logements est une perspective crédible. Il appartient maintenant aux pouvoirs publics de la consolider.” Motif d’inquiétude du fait de lourdes contraintes budgétaires, de nombreuses collectivités locales montrent une certaine réticence à soutenir le lancement de nouveaux projets, entraînant un recul simultané des permis de construire et des mises en vente. Face à une situation qui reste fragile, François Payelle souligne la responsabilité qui est celle des élus : “Il ne faudrait pas que l’attitude frileuse de certaines collectivités locales hypothèque la relance qui se dessine. Partout où il y a des besoins et où l’on construit des logements, nos entreprises locales contribuent à la croissance et à l’emploi, au plus près des territoires.”