Agriculture

Réorganiser ses bâtiments d’élevage, un levier d’efficacité

Depuis trois ans, Simon et Isabelle Bournonville ont totalement réorganisé leur élevage bovin à Parfondru. Amélioration des conditions de travail, gain de temps… Le point avec les exploitants.

Le troupeau compte 110 vaches. (c)Scea de Lavergny
Le troupeau compte 110 vaches. (c)Scea de Lavergny

Cinq cents heures de travail par an, près d’une heure et demie par jour… C’est ce qu’a économisé la SCEA de Lavergny, à Parfondru. Pour cela, elle a totalement réorganisé ses bâtiments et la gestion de son cheptel d’une centaine de bovins de race Limousine. « Avant, nos animaux étaient dans six petites étables. Nous faisions beaucoup de déplacements entre les bâtiments. Le curage, le paillage se faisaient manuellement ou avec un petit tracteur », explique Simon Bournonville, qui a repris l’exploitation familiale en 2009. Il y travaille avec son épouse Isabelle et deux salariés. Les tâches s’accumulaient avec des journées allant de 7h à 19h, du lundi au vendredi et de 7h à 12h le week-end. Les difficultés d’embauche se faisaient de plus en plus ressentir.

« Nous voulions gagner du temps pour notre confort de travail, notre vie de famille », atteste le responsable. C’est dans cette logique que le couple d’éleveurs a fait appel à Nicolas Lion, conseiller bâtiment à la Chambre d’Agriculture de l’Aisne. Il a fait l’état des lieux des structures existantes et des besoins. Un projet qui a nécessité l’implication des gérants en plus de leurs missions habituelles sur l’exploitation. « Il nous a suggérés plusieurs pistes d’améliorations. La Chambre d’Agriculture nous a beaucoup aidés dans la confection du plan et pour le permis de construire. Au début, cela me semblait impossible à réaliser », se souvient Simon Bournonville.

Optimiser l’organisation

Ici, le choix s’est porté sur une revalorisation de l’existant. Un ancien bâtiment, vieux de quinze ans, a ainsi été agrandi et réaménagé. La stabulation accueille désormais un couloir d’alimentation central avec le troupeau de 110 vaches ventilé de chaque côté. Ce qui permet de ne faire qu’un aller-retour pour leur donner à manger. Et, de fait, la consommation en paille a diminué. Le permis de construire est déposé au printemps 2020. Mais la construction « a eu du retard. Elle a commencé en août et s’est achevée fin octobre 2020. L’électricité, l’eau, la maçonnerie ont été confiées à des entreprises extérieures. Nous nous sommes occupés de l’aménagement intérieur », détaillent les exploitants.

Les veaux sont abrités dans deux autres bâtiments. Un chemin d’accès a été aussi créé pour fluidifier la circulation entre les espaces et nombre de tâches comme le paillage et le curetage ont ainsi été rationalisées et mécanisées. Coût des travaux : 220 000 euros. « Nous avons reçu 80 000 euros de subvention du Département et de la Région. » Le confort de travail s’est bien amélioré. « Avec un collègue, nous alternons notre repos le week-end », ajoute Simon Bournonville.

Se diversifier

Grâce à ce gain de temps, Simon et Isabelle Bournonville ont diversifié leurs activités et leurs sources de revenus. « Mon épouse, qui travaille désormais à mi-temps, a développé un point relais pour les colis volumineux. Nous vendons aussi notre viande à la ferme sur une journée par mois. Nous avons aussi une cueillette de fraises », énumère le gérant. Mais la SCEA de Lavergny ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Développement de la culture de fraises, augmentation du cheptel… Les exploitants ont de nombreux projets en tête pour la suite.

Un bâtiment réaménagé et agrandi. (c) Scea de Lavergny