Rendre le salarié acteur de sa formation

Chaque salarié formé doit pouvoir repérer les dysfonctionnements et comportements dangereux, faire remonter l’information, pour que les mesures puissent être prises en amont de l’accident.
Chaque salarié formé doit pouvoir repérer les dysfonctionnements et comportements dangereux, faire remonter l’information, pour que les mesures puissent être prises en amont de l’accident.

Formation obligatoire à la sécurité au travail ou formation en prévention recommandée, l’enjeu est majeur pour une entreprise. Comment motiver ses salariés et obtenir les résultats escomptés ?

De nombreuses obligations réglementaires incombent à l’employeur en matière de formation du personnel. On rappellera l’adaptation des salariés à leur poste de travail, le maintien de leur capacité à occuper un emploi, la participation à leur formation. Au-delà des obligations, former ses collaborateurs à la sécurité permet, tout en les protégeant, de valoriser les relations humaines et de renforcer le sentiment d’appartenance à l’entreprise. La démarche peut être source de motivation, d’implication et de productivité au sein de la société. Dans tous les cas, la formation vise à rendre les salariés actifs et impliqués dans leur propre sécurité et celle de leur entourage professionnel. Le Code du travail impose certaines obligations légales aux employeurs. D’abord, la formation des travailleurs à la sécurité. Cela passe par les risques liés au poste de travail et à son exécution, les conditions de circulation dans l’entreprise, les mesures de prévention individuelles et collectives, la conduite à adopter en cas de sinistre ou d’accident. Second élément, et pas le moindre, la présence d’un membre de l’entreprise formé pour être sauveteur secouriste du travail dans les ateliers et les chantiers où des travaux sont effectués. Enfin, la création, dans les entreprises de plus de cinquante salariés, d’un Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail. Généralement, les actions de formation à la prévention des risques relèvent d’une volonté des employeurs de créer une culture de la sécurité au sein de leurs équipes. Mettre en place une telle politique suppose que les aspects comportementaux, managériaux et les techniques de maîtrise des risques soient pensés de manière globale.

Sa sécurité et celle des autres

Il s’agit donc, pour les employeurs, de donner à tous les intervenants de l’entreprise les moyens, par le biais de formations, de devenir acteurs de la sécurité de l’entreprise au sens large. Instaurer une culture de la sécurité chez les salariés permet, en outre, une certaine prise de conscience du danger, le développement d’un esprit critique et l’instauration de bonnes pratiques. À terme, chaque salarié formé est capable de repérer des dysfonctionnements ou comportements dangereux et de faire remonter l’information afin que des mesures puissent être prises en amont de l’accident. En d’autres termes, former ses équipes est, pour l’employeur, l’un des principaux leviers lui donnant la possibilité d’assumer son obligation de résultat quant à la santé et la sécurité de ses salariés. La formation dispensée tient compte de la formation, de la qualification, de l’expérience professionnelle et de la langue, parlée ou lue, du travailleur appelé à la suivre. Ce temps consacré à la formation est considéré comme temps de travail, se déroulant donc pendant l’horaire normal de travail. En définitive, il est essentiel d’apporter aux salariés les compétences permettant d’identifier les risques et de mettre en œuvre les mesures de prévention appropriées. Cette prévention des risques s’avère être une volonté s’inscrivant dans un processus d’amélioration continue. Pour l’entreprise, comme pour ses salariés, c’est une adaptation permanente à la nouvelle donne sociale, réglementaire, technique. Au final, la compétitivité de l’entreprise est renforcée.

Le financement

Le financement des actions de formation à la sécurité est à la charge de l’employeur. Il ne peut les imputer sur la participation au développement de la formation professionnelle, sauf pour celles entrant dans le cadre de l’article L. 6313-1 du Code du travail, ni demander une prise en charge à son organisme paritaire collecteur agréé.