reGénération, un vent citoyen sur les pratiques politiques

Lors des débats du 21 avril, à l’occasion de la journée Sharing Lille, les membres de reGénération seront présents au travers de plusieurs de leurs représentants, eux qui ont à cœur de “servir l’intérêt collectif“. Mouvement spontané, reGénération est né juste après les dernières régionales, de la “frustration et de la colère” d’une dizaine de citoyens, ulcérés par la “montée inexorable” du Front National dans la région, nourrie par l’abstention et l’impuissance des hommes politiques. L’indignation de ces femmes et hommes de tous horizons a su faire écho : ils étaient plus de 350 à assister au lancement officiel du mouvement, début février à Science-Po Lille. Le signe d’une attente, selon Christophe Itier, directeur général de l’association Sauvegarde du Nord et membre fondateur du mouvement. “La présence de tous ces gens nous indique bien qu’il y a une envie d’engagement de la part des citoyens, qui ne savent pas forcément par quel biais passer pour se faire entendre, à un moment où le lien de confiance avec le politique est rompu. Il faut réinventer des pratiques politiques, au travers de plates-formes collaboratives, pour arriver à de vraies solutions.

Le mouvement, qui se veut “les oreilles de la rue“, selon un autre de ses membres, a lancé une vaste consultation en ligne pour inviter les citoyens à réfléchir à différents thèmes, avec trois axes de réflexion identifiés comme prioritaires : la jeunesse et le décrochage scolaire, le vieillissement de la population et les nouvelles formes de travail. Des séries de réunions publiques sont également organisées, pour peu à peu faire adhérer le plus de monde possible au mouvement. “Nous ne sommes pas là pour donner des leçons, reprend Christophe Itier, mais pour fédérer les citoyens et produire des solutions pertinentes pour inventer un nouveau modèle. L’urgence, c’est la réduction des inégalités, c’est mettre la politique au service de l’humain et oublier les idéologies du siècle dernier.” Une démarche ambitieuse, reconnaissent les fondateurs de reGénération, mais menée avec humilité, assurent-ils. “Tout ce que nous voulons, c’est agréger les compétences et la bonne volonté de chacun, et définir un nouveau pacte social. Il y a des idées simples qui seraient applicables tout de suite. Pour appliquer le non-cumul des mandats par exemple, pas besoin de loi, juste de déontologie…” Le 28 avril, reGénération organise une grande restitution de ses premiers travaux, à laquelle sont conviés tous les élus régionaux, pour enfin “faire bouger les lignes“.