Recrutement : nouveaux codes et nouvelle donne

Dans un climat conjoncturel houleux et aux perspectives incertaines, l’écosystème entrepreneurial apparaît lâcher du lest en matière de recrutement en attendant que la tempête se calme. Reste qu’après avoir tenté de s’adapter aux nouveaux codes sociétaux, les DRH et autres managers doivent aujourd’hui faire face à un manque cruel de compétences en corrélation avec leurs réels besoins.

Recrutement : nouveaux codes et nouvelle donne

Recherche collaborateurs presque désespérément ! La donne n’est pas nouvelle et elle semble s’être imposée quasiment comme la norme depuis quelques années, en fait depuis la sortie de la crise sanitaire où tout semble être parti à vau-l’eau. «Les codes ont complètement changé, les responsables de ressources humaines ont su s’adapter en modifiant leur stratégie. Tout est devenu plus compliqué», assure Audrey Mortas, la présidente de l’ANDRH Lorraine Centre (Association nationale des directeurs des ressources humaines). Quête de sens, équilibre vie professionnelle et vie privée, appétence pour le travail hybride en passant par une volonté de s’investir dans une entreprise à forte responsabilité sociétale et environnementale mais sans oublier la sacro-sainte rémunération.


Ces tendances d’hier, que bon nombre pensaient éphémères et qui prêtaient même à sourire, sont devenues aujourd’hui quasiment la norme pour les candidats postulant à une offre d’emploi. Marque employeur, RSE (Responsabilité sociétale de l’entreprise) sont mises en avant comme autant d’arguments marketing histoire d’attirer et de fidéliser au sein des structures. Les codes ont changé, les aspirations aussi frôlant parfois même la notion d’exigence. Face à la pénurie de compétences, les employeurs n’ont pas eu d’autre choix que de s’adapter en appréhendant cette nouvelle réalité.


Reste qu’aujourd’hui bon nombre d’entre eux semblent en être revenus. Plus d’un quart des entreprises ayant essayé de recruter ont abandonné préférant tenter de trouver les compétences en interne mais prenant le risque de surcharger les collaborateurs déjà présents avec toutes les conséquences que cela peut avoir. Il est certain que bon nombre d’entreprises demeurent toujours à la recherche du mouton à cinq pattes qui n’existe que dans la mythologie entrepreneuriale. Réduire les critères de sélection, abattre la carte des compétences transversales sont alors conseillés pour tenter de pourvoir les postes. Mais dans le climat conjoncturel actuel plus qu’incertain, le recrutement n’apparaît plus réellement comme la préoccupation première. Il le devrait pourtant histoire d’anticiper une reprise qui viendra bien un jour. Le besoin en compétences se veut énorme, reste aujourd’hui à les trouver…