R2E étudie les nouveaux codes de l’entrepreneuriat

«Ce qui est vrai aujourd’hui ne le sera plus forcément demain ! Et l’entrepreneuriat n’échappe pas à la règle.» Par cette formule, Christophe Schmitt, titulaire de la Chaire Entreprendre à l’Université de Lorraine et responsable du Peel (Pôle entrepreneuriat étudiant de Lorraine) résume l’ADN du think tank qu’il pilote depuis trois ans, le R2E pour Recherche et expertise en entrepreneuriat. Financée par la Région Grand Est et le Feder, cette fabrique de l’entrepreneuriat de demain regroupe plus de soixante-dix chercheurs de trois universités (Université de Lorraine, de Strasbourg et de Reims), deux écoles de commerce (Yschools et Néoma Business School), une dizaine de laboratoires, une soixantaine de chefs d’entreprise, des acteurs clés de l’écosystème entrepreneurial (à l’image de la BPALC, Grand E-nov, l’association des cédants et repreneurs d’affaires, Cinov-Malakoff, Alexis, Fluxus, France Active ou encore French Tech East). 

«L’objectif est de mieux comprendre comment se crée et se développe l’entrepreneuriat et surtout de mieux accompagner les projets à venir.» L’accompagnement des porteurs de projets s’affirme aujourd’hui comme une nouvelle piste des investigations menées par ces têtes chercheuses version entrepreneuriat tout comme les nouvelles orientations portées par l’entrepreneuriat au féminin.

Observatoire territorial

«Pour prendre cet exemple de l’entrepreneuriat au féminin, la mise en avant du fameux plafond de verre est toujours bien présente mais d’autres problématiques émergent notamment au niveau des difficultés d’accès au financement. Dans un autre domaine, les espaces de coworking se sont multipliés mais quel est réellement leur intérêt ?» La santé du dirigeant d’entreprise ou encore l’importance de l’aspect émotionnel et de l’inconscience dans le choix d’un projet sont également de nouvelles orientations mises en avant par le think tank. 

L’an passé, R2E a fait paraître un premier rapport d’avancement de ses travaux (disponible sur le https://r2e.univ-lorraine.fr/). Cinq thématiques principales ressortent : l’interrelation entre l’entrepreneur et l’investisseur, l’étude des parcours des entrepreneurs en lien avec l’écosystème actuel, la construction de chaque parcours de projet entrepreneurial, l’étude des valeurs qui animent les créateurs et les repreneurs d’entreprises. 

Un observatoire territorial de l’entrepreneuriat est également en cours de finalisation après plus d’un an d’enquête. Les premières conclusions de cet observatoire pourraient être divulguées le 23 novembre à Metz à l’occasion d’une conférence organisée par R2E sur le thème : «Créer, reprendre, développer, entreprendre dans le Grand Est» histoire d’appréhender les dynamiques entrepreneuriales du territoire. 

Une dynamique présente mais où l’interaction entre les différentes composantes de la région sur ce sujet se doit d’être optimale. «Si l’on souhaite réellement développer le tissu d’entreprises dans la région, la clé de la réussite tiendra dans le maillage étroit que nous pourrons tisser entre les chercheurs, les entrepreneurs, les instruments financiers (banques et fonds d’investissement) et les collectivités publiques», assurait, l’an passé en préface du rapport d’étape de R2E, François Werner, vice-président de la Région Grand Est et, entre autres, président du fonds d’investissement régional ILP. Une synergie nécessaire remise en avant, notamment, à l’occasion des quarante ans du Groupe ILP, mi-octobre à l’Arsenal de Metz.