Quelle situation socio-économique pour les athlètes de haut niveau ?
«Comment vivre de sa performance sportive ?» C’était la question centrale d’une conférence organisée le lundi 4 mars par la Jeune Chambre Économique de Metz. À quelques mois des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, notre pays accuse encore un retard conséquent par rapport à d’autres pays dans le statut de la majorité des athlètes de haut niveau. Pour tenter de résorber ce phénomène, l’implication des entreprises est essentielle.
À chaque Jeux olympiques et paralympiques, la situation des athlètes de haut niveau en France est mise en lumière. Tous les quatre ans, les mêmes interrogations. Loin d’être un long fleuve tranquille, la vie de championne et champion est traversée d’obstacles et de sacrifices qui se traduisent dans la majorité des cas par un quotidien difficile, comme le confirme les enquêtes de l’Insee qui rappelle que plus de la moitié des athlètes de haut niveau vivent sous le seuil de pauvreté qui se situe de 965 € à 1 158 € par mois. De plus en plus, les athlètes de haut niveau s’appliquent et s’impliquent auprès des différentes instances pour faire entendre leur voix et rappeler qu’ils consacrent bien souvent une grande partie de leur vie à chercher la performance, la médaille, le titre, mais trop souvent au prix de sacrifices d’une vie entière sans garantie.
Vivre de son sport... ou pas
Tous les grands champions le disent : représenter son pays et avoir l’opportunité de se qualifier pour les Jeux olympiques et paralympiques est un rêve auquel ils prétendent tous. Une enquête menée auprès des 450 athlètes français qualifiés avant les Jeux de Rio, en 2016, révélait que plus de la moitié vivaient avec moins de 500 € par mois et devaient souvent cumuler les emplois pour s’en sortir, puisqu’en France, contrairement à d’autres pays, les fédérations ne rémunèrent pas leurs athlètes. Huit ans après, pas certain que tout cela ait beaucoup avancé. Dans quelques mois, les Jeux olympiques et paralympiques se tiendront à Paris et on peut certes s’interroger sur la précarité des athlètes. Des dispositifs de soutien, mettant en scène les entreprises comme partenaires existent. Là est posée la question du sport et du sportif dans notre société. Une Arlésienne à la mode hexagonale. Quand nos dirigeants, comme les instances sportives, en appellent «à un nombre conséquent de médailles», qui certes, flatterait notre orgueil national, il faut voir au-delà. Trop d’athlètes n’entrent pas dans les critères d’éligibilité aux aides financières, se retrouvent dans une précarité pouvant impacter la performance et jouer sur le mental. La réflexion est là, brutale, mais réelle : comme vivre de son sport ?