Quatre départements s’engagent

De gauche à droite, les présidents des conseils généraux : Didier Manier (Nord), Yves Rome (Oise), Michel Dagbert (Pas-de-Calais) et Christian Manable (Somme).
De gauche à droite, les présidents des conseils généraux : Didier Manier (Nord), Yves Rome (Oise), Michel Dagbert (Pas-de-Calais) et Christian Manable (Somme).
Yannick Cadart/CG 62

De gauche à droite, les présidents des conseils généraux : Didier Manier (Nord), Yves Rome (Oise), Michel Dagbert (Pas-de-Calais) et Christian Manable (Somme).

Le 26 septembre 2014, à la préfecture à Arras, le Premier ministre, Manuel Valls, relançait le canal Seine-Nord Europe en affirmant que l’Etat serait au rendez-vous. Avant de quitter le Pas-de-Calais, le Premier ministre avait demandé aux collectivités de s’engager à leur tour, notamment sur les aspects financiers du dossier.

L’engagement des départements. Les conseils généraux s’engagent auprès de tous les acteurs concernés et l’ont fait savoir symboliquement le 3 février au centre de la “grande région” impactée par le tracé à Bertincourt, village du Pas-de-Calais de 900 habitants.

Les départements du Nord, de l’Oise, du Pas-de-Calais et de la Somme ont signé une convention actant leur “unité et leur volonté forte” d’aller au bout du “chantier du siècle”, qui, une fois terminé, reliera par voie d’eau le Bassin parisien à l’Europe du Nord. Ils n’ont pas manqué de rappeler qu’ils défendent depuis plus de vingt ans ce fabuleux projet.

Ils ont annoncé qu’ils accompagneront la construction du canal Seine-Nord Europe pour un montant total de 500 millions d’euros. Les présidents ont également réaffirmé à quel point cet aménagement, tout aussi colossal qu’attendu, est primordial en termes d’activité économique, de retombées pour l’emploi, de mobilité et de développement durable. Pour symboliser cet engagement, un panneau a été implanté sur la route départementale 19 entre Bertincourt et Hermies.

Le canal Seine-Nord Europe. Le canal à grand gabarit (voie d’eau pouvant abriter des bateaux d’un certain tonnage) Seine-Nord Europe reliera sur 107 km le bassin de la Seine à celui de l’Escaut, et donc à toute l’Europe du Nord, les bassins du Nord-Pas-de-Calais et de la Seine représentant 60 % du trafic fluvial en France. Actuellement, le canal du Nord qui relie ces deux bassins constitue à cause de sa faible capacité de transport (650 tonnes) un goulet d’étranglement interdisant la circulation des convois à grand gabarit. Ce projet a donc pour objectif de désenclaver le bassin de la Seine et d’ouvrir la France sur le réseau fluvial à grand gabarit du nord et de l’est de l’Europe. Le canal accueillera des convois emportant jusqu’à 4 400 tonnes et offrira une continuité de navigation entre les deux bassins. Il assurera le développement et la compétitivité du mode fluvial au service des entreprises. Il permettra aussi de développer les activités touristiques, récréatives et éducatives.

Par ailleurs, le canal contribuera à réduire les rejets de CO2 et permettra de multiplier par sept la circulation des convois fluviaux, tout en retirant 500 000 camions des routes chaque année. Il aura aussi un effet majeur sur la limitation des crues de l’Oise.

 Un projet créateur d’emplois. Le canal sera créateur d’emplois à court, moyen et long termes. La seule phase de construction du canal permettra de créer entre 12 000 et 14 000 emplois directs et indirects. Le chantier produira donc un effet de relance immédiat pour le tissu économique local et régional, pour 2017-2023 et bien au-delà. Ainsi, 30 % des emplois pourraient être pourvus par la main d’œuvre locale. La mise en œuvre de clauses d’insertion ambitieuses aura des conséquences importantes sur les bassins d’emploi périphériques. A l’horizon 2050, pas moins de 50 000 emplois sont attendus grâce aux dynamiques induites.

 Une priorité pour l’Union européenne. La réalisation du canal donnera naissance à la liaison européenne à grand gabarit Seine-Escaut. Il s’agit d’un des cinq projets prioritaires retenus par l’Union européenne au titre du Mécanisme pour l’interconnexion en Europe (MIE). Cette liaison permettra de mieux connecter le bassin de la Seine et de l’ouvrir au réseau européen des voies navigables à grand gabarit vers l’Europe du nord, l’Europe centrale et orientale. Cette jonction assurera le raccordement entre les grands ports maritimes européens : Dunkerque, Anvers, Rotterdam, Le Havre, Rouen et Zeebrugge (France/Belgique/Pays-Bas). Grâce à cette liaison, l’attractivité de ces ports sera renforcée et leur capacité à redistribuer des marchandises à l’intérieur des terres en lien avec les ports fluviaux augmentera.

Coût du chantier

Le coût du chantier est estimé à 4,5 milliards d’euros.
Etat : 1,7 Md
Régions : Ile-de-France (200 Mns€), Nord-Pas-de-Calais (220 Mns€), Picardie (80 Mns€)
Départements : Nord (200 Mns€), Pas-de-Calais (130 Mns€), Oise (100 Mns€), Somme (70 Mns€)
Subvention attendue de l’Europe : 1,8 Md