A Saint-Omer, l’église Saint-Denis en lice pour une subvention européenne

Quand Saint-Omer déborde de patrimoine

Europa Nostra, la fédération européenne du patrimoine culturel, a sélectionné douze sites en péril en Europe. Y figure l’église Saint-Denis à Saint-Omer, qui possède un des plus anciens clochers gothiques du Nord. Europa Nostra et son partenaire, la Banque européenne d’investissement (BEI) retiendra peut-être ce dossier d’ici mars prochain. Une aide d’un maximum de 10 000 euros est dédiée à la sauvegarde des bijoux patrimoniaux d’Europe.

Une partie de la charpente de la nef a été changée. © Aletheia Press / M.R.
Une partie de la charpente de la nef a été changée. © Aletheia Press / M.R.

Quand la nouvelle majorité municipale est élue à Saint-Omer en 2014, un rapport l’alerte sur les risques d'effondrement de l’église Saint-Denis… 

«On aurait pu la perdre, raconte François Decoster, maire de la ville. Comme pour l’église de l’Immaculée-Conception, on a essayé d’éviter d’autres surprises en surveillant très régulièrement nos édifices.» 

Saint-Omer, qui fut un centre d’activité économique majeur au Moyen-Age, compte, de ce fait, de nombreuses églises et de vieux édifices. 

«A mi-chemin entre la cathédrale Notre-Dame, l’église du Saint-Sépulcre et l'abbaye Saint-Bertin, l’église Saint-Denis constituait une halte pour les moines qui allaient d’un lieu à un autre. Elle possède aussi un clocher du XIIIe siècle», explique Frédéric Sablon, adjoint aux travaux. 

Depuis 18 mois, les échafaudages occupent le bâtiment. Trois entreprises de la région refont la toiture, la charpente et remplacent les pierres les plus abîmées. «On a protégé l’autel et les mobiliers ; on a gardé toutes les moulures aussi», explique encore l’édile.

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Le chantier doit durer trois ans et se terminer fin 2022. (© Aletheia Press / M.R.)

Un contexte patrimonial 

Sous les nefs, les charpentiers s’affairent : changement de poutres, repose à l’identique, consolidation des sous-pentes. Le chantier doit encore durer 18 mois, pour un coût de 3 millions d’euros : la moitié à la charge de l’Etat via la DRAC, un quart pour le Département, 20% pour la Ville et 5% du Conseil régional. 

La dotation d’Europa Nostra reste symbolique, «mais ça nous donne une ouverture européenne, de la notoriété», explique François Decoster. 

"Ville d’art et d’histoire", dotée d’un théâtre à l’italienne exceptionnel, détentrice d’une édition originale des œuvres complète de Shakespeare (1623), d’une Bible de Gutenberg (1455), la Ville veille particulièrement à son patrimoine. Et son architecture quasi médiévale en son hypercentre l’a conduite à y mettre le prix : les places Victor-Hugo et Pierre-Bonhomme ont été refaites, la place Foch va suivre.

L’entretien et la rénovation des édifices religieux s’inscrit dans un programme annuel d’1,5 million d’euros (notamment dans la cathédrale).

«La moitié du patrimoine religieux de Saint-Omer a disparu. Cependant, quand vous regardez la ville d’un point haut, vous voyez toujours énormément d’églises et d’édifices religieux», souligne François Decoster. Une ville spirituelle où les édifices ont vocation à renaître.