Quand le travail prend la tête

Service de Santé au Travail pour 7 500 entreprises de l’Oise, Médisis a organisé une journée d’informations et d’échanges autour des risques psycho-sociaux et de l’organisation du travail.

Le Professeur Christophe Dejours a initié dans les années 1970 la psychodynamique du travail, une approche interdisciplinaire de l’organisation du travail en tant que source de plaisir ou de souffrance.
Le Professeur Christophe Dejours a initié dans les années 1970 la psychodynamique du travail, une approche interdisciplinaire de l’organisation du travail en tant que source de plaisir ou de souffrance.

Troubles de la concentration et du sommeil, irritabilité, nervosité, fatigue, palpitations : un nombre grandissant de salariés déclare souffrir de symptômes liés à des risques psychosociaux. Avec un coût social estimé entre 2 et 3 milliards d’euros, comprenant le coût des soins et la perte de richesse pour cause d’absentéisme, de cessation d’activité ou de décès prématurés. D’où la nécessité d’identifier les situations anxiogènes pour mieux les corriger, voire les prévenir.

Médisis s’est donc associé à l’institut de Psychodynamique du travail fondé et dirigé par le Professeur Christophe Dejours, médecin et psychanalyste. Une centaine de professionnels de santé, responsables des ressources humaines et représentants des salariés assistaient à la journée de conférences et tables rondes proposée à l’auditorium Empreinte du Crédit agricole à Beauvais.

Une approche globale

« Il est normal d’éprouver des difficultés au travail : le dépassement de ces difficultés procure du plaisir, alors que l’échec face à elles génère de la souffrance. Et la différence est souvent liée à des facteurs organisationnels », explique le Directeur général de Médisis Olivier Hardouin. « Nous mettons en œuvre une approche globale permettant d’identifier les situations de souffrance au travail et d’y répondre, par des entretiens individuels ou des actions collectives », poursuit-il.

Selon le Directeur général de Médisis Olivier Hardouin, « les principaux facteurs de risques psycho-sociaux sont l’intensité et la complexité au travail, les rapports sociaux dégradés, les conflits de valeurs ».

En étroite coordination avec la médecine du travail, qui prescrit aux personnes en situation de souffrance une consultation à Beauvais ou à Creil : « En 2019, nous avons reçu dans ces consultations plusieurs centaines de salariés », explique le Directeur général. « On voit certaines entreprises agir sur le bien-être de leurs collaborateurs en rajoutant une table de ping-pong, mais ça ne règle pas le problème… il est indispensable, avec nos intervenants spécialisés dans l’analyse du fonctionnement du travail, de mettre en place des formations, des accompagnements, des procédures… »

« En 2019, nous avons reçu dans ces consultations plusieurs centaines de salariés »

La conférence du Professeur Dejours était suivie de tables rondes : “Les signes de souffrance et le burn-out”, “Le rôle de l’infirmière en santé travail”, “Défenses, souffrance pathogène et organisation du travail”, “La souffrance des encadrants”… Selon une étude de l’Institut national des risques sociaux, ils représentent le 2e groupe de pathologies le plus signalé (37%) : il est urgent d’agir.


Les facteurs causant ou aggravant la souffrance psychique :

  • La qualité des relations au travail (37%).
  • La surcharge de travail (30%).
  • Un déficit de reconnaissance (13%).