Quand des prêts d’honneur créent des emplois
Le 31 mai, se tenait l’assemblée générale ordinaire d’Initiative Pays de Saint-Omer. Au programme : un bilan de l’année 2017 et un point sur les projets à venir avec son président, Thierry Deteve.
La Gazette : Cette assemblée générale, c’est l’occasion de faire le bilan de cette année 2017 et des quinze dernières années… Qu’est-ce qui a été fait par Initiative Pays de Saint-Omer ?
Thierry Deteve : On soutient l’emploi et le maintien de l’emploi en aidant les porteurs de projet à créer ou reprendre une société. Au bout de quinze ans, nos financements ont permis de créer et de stabiliser l’emploi de 1 900 personnes sur notre territoire, ce qui est remarquable. Certes, ce ne sont pas d’énormes dossiers où il est question de l’implantation de multinationales, mais ce sont de petites pierres à chaque fois, qui permettent de structurer et développer le territoire.
Quelle est la typologie des entreprises que vous aidez ?
On aide davantage les entreprises individuelles et les TPE. Il y a d’autres outils sur le territoire. SOFIE, par exemple, intervient sur de plus gros dossiers. C’est un bon maillage. Chacun est dans sa division, on ne va pas jouer chez les autres : chacun son domaine de compétences.
Et au niveau de l’activité, quels secteurs sont les plus représentés ?
Pendant longtemps, on a vu beaucoup de commerces ces dernières années. Les gens ont profité des primes d’essaimage pour essayer d’éviter le chômage. Aujourd’hui, on voit des projets un peu plus structurés. On a des dossiers beaucoup plus techniques, on va un peu vers l’industrie. C’est intéressant.
Vous ne vous occupez pas que des créations d’entreprise, vous vous occupez aussi des reprises…
Effectivement. Il y a également du développement. Des entreprises sont passées chez nous pour chercher des relais de croissance par du financement. On essaie d’offrir un spectre large pour aider les entreprises.
Quels sont vos projets pour 2018 ?
Nous avons tout d’abord la plate-forme «Jetrouvemabanque.com», qui met en relation le porteur de projet et la banque, à condition qu’il nous donne l’autorisation de partager son dossier avec les banques. D’autre part, nous avons un projet qui consiste à intervenir dans le domaine médical, notamment pour lutter contre les déserts médicaux. Le but est de favoriser l’installation de jeunes professionnels, dans le cadre de maisons médicales notamment. Ce domaine n’était pas dans nos activités, mais nous avons modifié nos statuts pour être capables d’intervenir sur ces sujets.
Toucher au médical, quand on connaît votre histoire, c’est plutôt surprenant… C’était une priorité, pour vous ?
C’est un besoin des territoires. On essaie d’adapter nos outils et le spectre de nos interventions aux besoins des territoires. Aujourd’hui, nous avons une vraie expertise avec une des plates-formes dans l’Aisne, qui a déjà fait ça, financée par l’Agence régionale de santé. Nous allons essayer de monter ça sur le secteur avec l’appui des élus. Nous avons rencontré le président de la CAPSO dans ce cadre. Il est très intéressé.
IPSO en 2017
• 45 entreprises ayant un financement engagé
• 163 emplois directs créés ou maintenus
• 10 813€ de prêt en moyenne
• 90% de taux de pérennité à 3 ans
• 4 427 789€ de prêt bancaire mobilisé