Projet Vauban 27 : un exemple de reconstruction de la ville sur elle-même

«Avec le projet Vauban 27, nous avons voulu nous inscrire dans une véritable démarche de reconstruction de la ville sur elle-même» explique, en préambule, Rémi Foulon, directeur de programmes au sein de Nacarat. Une approche qui a nécessité une conduite de projet innovante pour transformer l'ancien siège de Partenord Habitat, au 27 rue Vauban, à Lille. A la rentrée scolaire prochaine, l'école de management IESEG y posera ses valises.

Mais entre temps, une véritable transformation aura été opérée par les promoteurs immobiliers Nacarat et Carré Constructeur, coassociés dans cette opération. «Plutôt que de tout démolir, nous avons voulu conserver l’existant» rebondit Rémi Foulon, «c’est ce qui nous a distingué des autres projets». Une approche contraignante, notamment au regard de la présence d’amiante, mais que le responsable estime indispensable face aux enjeux urbains actuels.

Ce sont ainsi 10 175 m2 qui ont été réhabilités, auxquels 1 800 m2 supplémentaires ont été ajoutés, grâce à des extensions. Les locaux répondront ainsi aux besoins de l’école avec, notamment, plus de 50 salles de cours, 2 amphithéâtres, des salles d’examen modulables, un incubateur de start-up, et un parking pour les enseignants.

Si le montant de l’opération commerciale n’est pas communiqué, Nacarat précise que les travaux s’élèvent à 23 millions d’euros. «C’était un pari osé car c’était une opération délicate à maîtriser, notamment économiquement» souligne Rémi Foulon qui rappelle que les promoteurs sont généralement habitués «à construire du neuf».

Des contraintes techniques

Pour parvenir à ce résultat, il a été indispensable d’associer tous les acteurs du projet (l’école, le cabinet Degroote Architecture Développement, les entreprises de rénovation…) dès le départ pour résoudre les difficultés techniques. «Pour les salles de classe, il faut une bonne acoustique, illustre Rémi Foulon. Pour cela il faut de bons volumes et une hauteur sous plafond adaptée. Or, les hauteurs de dalle à dalle ne sont pas importantes. C’est la société Spie Batignolles construction qui nous a donné la solution, dès le départ, pour éviter de poser un faux plafond.»

Autre exemple, les circulations verticales et les amphithéâtres sont placés dans les extensions, ce qui diminue les travaux lourds sur le bâtiment existant. Pour gagner de l’espace, sur les trois étages de parking souterrain, un a été transformé. Il deviendra un espace de vie qui accueillera les associations étudiantes. «Nous avons dû pomper la nappe pour faire baisser le niveau d’eau, et ce à travers la structure du bâtiment, c’était une grosse contrainte».

Projet récompensé aux Pyramides d’argent

Par ailleurs, cette réhabilitation a été conçue dans une optique de développement durable. Les types de déchets ont été valorisés dans des filières de recyclage. «Le projet s’inscrit aussi dans la lutte contre les îlots de chaleurs urbains. A travers ses terrasses largement végétalisées, conçues pour résister aux fortes chaleurs, mais aussi à travers sa façade claire et la terrasse technique recouverte de gravillons blancs. Le but étant d’augmenter le pouvoir de réflexion des façades» explique Rémi Foulon.

Concernant les espaces végétalisés, une collaboration a été établie avec la LPO France et les écologues de la Ville de Lille pour établir, notamment, une biodiversité complémentaire à celle établie dans d’autres espaces voisins. Une approche globale qui a fait mouche à l’occasion du concours régional des Pyramides d'Argent, qui récompense les projets immobiliers exemplaires en matière d'innovation, de développement durable et de savoir-faire dans les programmes de logements neufs et d'immobilier tertiaire. Le prix 2022 «Conduite responsable des opérations» a ainsi été décerné au projet Vauban 27.