Projet d'attentat à Marseille: la cour débute son délibéré

La cour d'assises spéciale de Paris chargée de juger douze hommes impliqués, à des degrés divers, dans un projet d'attentat à Marseille pendant la campagne présidentielle de 2017 a débuté samedi son délibéré après...

La cour d'assises spéciale de Paris chargée de juger douze hommes impliqués dans un projet d'attentat à Marseille pendant la campagne présidentielle de 2017 a débuté samedi son délibéré © DAMIEN MEYER
La cour d'assises spéciale de Paris chargée de juger douze hommes impliqués dans un projet d'attentat à Marseille pendant la campagne présidentielle de 2017 a débuté samedi son délibéré © DAMIEN MEYER

La cour d'assises spéciale de Paris chargée de juger douze hommes impliqués, à des degrés divers, dans un projet d'attentat à Marseille pendant la campagne présidentielle de 2017 a débuté samedi son délibéré après avoir entendu les "derniers mots" des accusés.

La cour aura à répondre à 63 questions concernant la culpabilité ou non des accusés. Le verdict est attendu dans la nuit de samedi à dimanche.

"Je veux payer pour ce que j'ai fait, pas pour ce que d'autres ont fait", a affirmé Clément Baur, 30 ans, l'un des principaux accusés.

"J'ai répondu le mieux et le plus sincèrement possible aux questions de la cour", a-t-il dit avant de reprocher au Parquet national antiterroriste (Pnat) de le mettre sur le même plan qu'un auteur "des attaques du 11-Septembre ou du 13-Novembre". "J'espère que c'est moi seulement qu'on jugera", a-t-il ajouté.

"Le parquet veut me priver de la vie, moi je n'ai privé personne de sa vie", a-t-il insisté. "Ma vie est entre vos mains", a-t-il encore dit aux magistrats professionnels qui composent la cour d'assises spéciale.

Son co-accusé, Mahiedine Merabet, 36 ans, a réaffirmé qu'il n'avait "jamais voulu faire du mal à qui que ce soit".

"Je sais très bien que je ne suis pas un monstre. Je ne suis pas une mauvaise personne et n'ai de haine envers personne", a-t-il dit à l'adresse des juges.

Le parquet a réclamé une peine de 30 ans de réclusion, le maximum prévu par la loi, assortie d'une période de sûreté des deux tiers, à l'encontre de ces deux accusés, interpellés à Marseille le 18 avril 2017, cinq jours avant le premier tour de la présidentielle, dans une planque pleine d'armes à feu et d'explosif artisanal.

Pour les avocates générales, le "passage à l'acte" de Clément Baur et Mahiedine Merabet était "imminent". "Il s'en est fallu de peu pour que la cité phocéenne connaisse une tuerie de masse", ont-elles affirmé dans leurs réquisitions à deux voix.

"Il n'y a jamais eu de projet d'attentat", ont affirmé les deux accusés à l'audience.

Si le Pnat a relevé des "cibles potentielles" répondant "aux objectifs de l'organisation Etat islamique" (EI) en exploitant les téléphones des deux accusés, aucune cible n'a cependant pu être clairement définie.

Plusieurs jours avant leur interpellation par des agents du Raid, MM. Baur et Merabet avaient été repérés par des enquêteurs infiltrés de la Direction générale de la sécurité intérieure se faisant passer pour des jihadistes de l'EI.

Concernant les dix autres accusés, dont un en fuite jugé par défaut, le parquet a requis deux acquittements et réclamé des peines allant de cinq ans, assortis de deux à trois ans de sursis, à 15 ans de réclusion criminelle.

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