Premiers effets positifs pour Arc
Après ses difficultés financières au début de l'année, Arc international redresse la barre. Pour Tristan Borne, directeur général d'Arc Europe, le résultat brut d'exploitation va augmenter cette année : de 40 millions d'euros en 2018, il passerait à 54 millions d'euros fin 2019.
Un chiffre encourageant, mais pas suffisant pour que le groupe retrouve son autonomie financière. «Pour cela, il nous faudrait un résultat net de 70 millions d’euros», analyse le dirigeant. L’endettement de l’entreprise est passé de 420 millions d’euros à 445 millions d’euros en avril dernier, alors que l’entreprise a été soutenue à hauteur de 120 millions d’euros par différents financeurs publics et privés.
Redresser la barre
Toutefois, l’entreprise est en bonne voie. C’est surtout grâce au vaste plan Synergie 2020 qu’a mis en place la direction de l’entreprise pour redresser les finances d’Arc international. Ce plan de redressement avait six grands axes : améliorer la rentabilité des ventes en mettant mieux en avant les produits sur lesquels l’entreprise fait le plus de marges, optimiser l’organisation du travail, mutualiser les compétences de maintenances, optimiser les activités connexes (par exemple, externaliser la production du packaging, qui passe désormais par Arjowiggins à Wizernes), transformer l’organisation logistique (en d’autres mots, réduire l’entreposage pour pouvoir vendre des entrepôts et vendre le produit directement en fin de chaîne plutôt que de s’encombrer avec des frais logistiques supplémentaires) et mécaniser des opérations de conditionnement. Un septième axe, d’ordre environnemental, vient s’ajouter à ces six piliers pour compléter le plan. Bien sûr, ces changements ont coûté de l’argent. Mais sur les 15 millions d’euros investis en productivité, cette année, les gains s’élèvent à 8 millions d’euros.
Le plan Synergie 2020 s’appuie sur un meilleur ciblage marketing des produits sur lesquels Arc dégage le plus de marge, mais aussi sur une réduction des coûts de production. Seul un départ sur trois environ est remplacé dans l’entreprise : depuis le début de l’année, 288 personnes sont parties ; 88 personnes ont été recrutées. D’autre part, les négociations avec les partenaires sociaux ont donné leurs fruits : les salariés travaillent désormais 35 heures par semaine contre 31,5 heures hebdomadaires auparavant. En contrepartie, les 40 plus hauts salaires d’Arc international ont baissé leurs revenus de 3%.
De nouveaux produits
L’entreprise lance de nouveaux produits, dont le «verre français», qui nous rappelle «les verres qu’il y avait il y a vingt ou trente ans dans nos cantines», vante Tristan Borne. «On reprend des verres iconiques et on remet en avant des arguments vintage et sur le ‘fabriqué en France’, de plus en plus tendance sur le marché français.» Un nouveau produit original, basé sur un marketing dans le vent. Le petit plus : les ouvriers ayant travaillé sur le produit ont leur portrait sur le packaging. Un produit censé aider un peu plus à redresser la barre d’Arc International…