Premier bilan des secteurs de l’événementiel et du tourisme d’affaires

Alors qu’un déconfinement progressif doit s'amorcer à partir du 11 mai, les perspectives de reprise pour les professionnels de l’événementiel s’obscurcissent à mesure que le calendrier du retour à l’activité pour ces métiers demeure encore flou. A travers une enquête menée auprès des principaux acteurs du territoire, Lille Events dévoilent les chiffres révélant l’ampleur de la catastrophe économique et sociale pour les secteurs de l’événementiel et du tourisme d’affaires.

© Dmitry Vereshchagin
© Dmitry Vereshchagin

Cette enquête, portant sur la période de mars à juin 2020, a été co-construite avec l’Observatoire du Tourisme de la Métropole Européenne de Lille, l’Agence de Développement et d’Urbanisme de Lille Métropole (ADULM) et l’agence d’attractivité Hello Lille. «Ils ont apporté leur concours pour l’élaboration de l’enquête et l’analyse des réponses. On a aussi pu compter sur le soutien du Club Hôtelier de Lille Métropole et de l’association de Lille Tables & Toque pour élargir le cercle de diffusion du questionnaire» précise Stéphane Brenne, président de Lille Events.

Une filière complètement à l’arrêt

En moyenne, ce sont 82% des événements qui sont annulés sur la période de mars à juin 2020, avec un pic à 98% au mois d’avril. Logiquement, considérant les mesures de restriction et d’interdiction des événements, le secteur s’achemine vers un taux d’annulation à 100%. Cela se traduit directement par une perte de chiffre d’affaires estimée à près de 67 millions d’euros pour la période de mars à juin 2020, uniquement pour les 82 entreprises sondées. Chaque mois d’inactivité correspond à une perte de de 16,7 millions d’euros. En terme d’impact social, l’enquête a permis de révéler que ces secteurs d’activité concernent plus de 1 700 emplois sur le territoire métropolitain, rien que sur l’échantillon de répondants.

Une reprise bien plus tardive qu’escomptée

Cette enquête permet de dresser un premier bilan de la situation et d’envisager l’avenir. La reprise de l’activité ne semble pas se profiler aussi vite qu’envisagé dans un premier temps. Tandis qu’à peine 10% des événements sont reportés sur la période estivale (juin à août 2020), seulement 21,7% d’entre eux sont reportés sur le mois de la rentrée. Deux tiers des reports d’événements ont lieu après septembre, répartis presque équitablement entre le dernier trimestre 2020 (34,9%) et l’année 2021 (33,1%). Ce qui signifie que l’essentiel de l’activité ne reprendra pas avant fin 2020, voire 2021.
«A priori, les professionnels sont loin de pouvoir envisager un retour à une activité saine et viable avant un long moment. Et nous nous habituons à l’idée que nous serons les derniers à connaître la reprise» affirme Stéphane Brenne. «Nous espérons que ceux qui contribuent au rayonnement de la destination seront entendus, car sans un plan de relance urgent et massif, la survie sera difficile voire impossible», ajoute le président de Lille Events qui souhaite rencontrer les pouvoirs publics pour envisager un plan de relance adapté.


Chiffres clés

98% c’est le taux d’annulation des événements pour le mois d’avril, et tend vers 100% pour la période
de mars à juin 2020.

1 700 emplois concernés sur les territoires de la métropole lilloise par les secteurs de l’événementiel et
du tourisme d’affaires (panel de 82 répondants).

17M€, c’est la perte recensée de chiffres d’affaires par mois pour les acteurs Event & MICE* de la métropole lilloise (+ de 66M€ sur l’ensemble de la crise).

2/3 des reports d’événements ont lieu après la rentrée de septembre, répartis presque équitablement entre le dernier trimestre 2020 et 2021.

*Le marché du MICE représente l’industrie des meetings, de l’incentive, des conférences, et des expositions.