PowerOfMoss à l'assaut de la pollution intérieure

Lauréats de la quatrième édition du concours entrepreneurial la Fabrique Aviva, les deux cofondateurs et dirigeants de la start-up PowerOfMoss ont imaginé un mur végétal à base de mousse. À destination des entreprises, le dispositif connecté est conçu pour absorber la pollution intérieure.

Josse Le Blan et Arthur Lejeune devraient démarrer la commercialisation de leurs produits en octobre.
Josse Le Blan et Arthur Lejeune devraient démarrer la commercialisation de leurs produits en octobre.

De la mousse pour mieux respirer au travail, voilà ce que proposent Josse Le Blan et Arthur Lejeune, cofondateurs de la start-up PowerOfMoss. Située au pôle d’excellence lillois EuraTechnologies, la jeune pousse a été primée, mi-juin, au concours La Fabrique Aviva, initiative de mécénat de l’assureur Aviva France, dans la catégorie “environnement et transition énergétique”. La dotation de 40 000 € devrait donner un coup de pouce au développement du dispositif. «Ça va nous permettre de développer la partie IOT. On rend le dispositif intelligent avec des capteurs pour connaître la température de la mousse, ses capacités de dépollution», explique Josse Le Blan. Issu d’une formation en management, il travaille à Paris quand il décide avec son ami de longue date, Arthur Lejeune, chef de projet dans l’agroalimentaire, de lancer le projet. «On était tous les deux conscients de respirer un air de mauvaise qualité. On voulait apporter une solution.» Originaires de Lille, ils s’installent dans l’incubateur d’EuraTechnologies en début d’année. «On s’est documentés en amont grâce à des études allemandes sur la mousse et à l’aide d’experts en biologie», indique Arthur Lejeune. En phase de test, les premiers produits se présentent sous la forme de meubles à l’intérieur desquels se trouvent plusieurs panneaux recouverts de mousse. La structure du meuble est quant à elle issue de matériaux recyclés. «On lance les premiers modèles en octobre et on devrait faire une levée de fonds début 2020.»

Un dépollueur reconnu

La mousse, ou bryophyte, se nourrit directement des nutriments dans l’air, dont le CO2 et les particules fines. Elle est ainsi déjà utilisée dans la recherche pour cartographier la pollution sur une zone. Ses propriétés de dépollution ont également séduit des start-up comme Green City Solutions, jeune entreprise allemande qui a mis au point un mur de mousse végétale pour purifier l’air extérieur des grandes villes. Josse Le Blan et Arthur Lejeune préfèrent pour l’instant destiner leurs produits aux espaces clos. «C’est plus confiné, la mousse offre plus de résultats», précise Josse Le Blan. Leur premier prototype pourrait attirer l’équivalent en CO2 de «30 arbres par an». «On lance des tests pour savoir quels polluants sont absorbés parmi les particules fines.» La mousse utilisée vient d’un producteur en région parisienne. La start-up a d’ores et déjà enregistré des commandes d’entreprises régionales. «On va proposer un système d’abonnement à 199 € par mois.» Le coût comprend notamment l’irrigation automatique de la plante, les capteurs pour analyser la qualité de l’air, mais aussi la maintenance du dispositif. «De plus en plus d’entreprises se rendent compte que l’air intérieur est pollué et s’équipent de capteurs.» De quoi assurer un bel avenir à la start-up.