Pour un tourisme sans frontières
Fin novembre, la communauté d’agglomération de la Porte du Hainaut (CAPH) a réuni plusieurs acteurs touristiques du territoire pour lancer le projet "Destination Hainaut", en collaboration avec le Hainaut belge. L'objectif : multiplier le nombre de visiteurs dans la région.
Fin novembre, la communauté d’agglomération de la Porte du Hainaut (CAPH) a réuni plusieurs acteurs touristiques du territoire pour lancer le projet «Destination Hainaut», en collaboration avec le Hainaut belge. L’objectif : multiplier le nombre de visiteurs dans la région.
Pour parler tourisme en Hainaut, quel lieu aurait pu être mieux choisi que le site minier d’Arenberg, destiné à être détruit avant d’être classé au patrimoine mondial de l’Unesco ? Le président de la CAPH, Alain Bocquet l’avoue, il réfléchissait depuis un moment à la réorganisation du tourisme sur le territoire. «Mais si on veut que le monde entier vienne nous voir, il faut être à la hauteur, martèle-t-il. Le Hainaut français et belge a un potentiel touristique insoupçonné.» La France arrive en première position au classement mondial des destinations touristiques. En 2017, 1,3 milliard de touristes internationaux ont visité l’Hexagone, générant 56,8 milliards d’euros de recettes. Mais cette économie ne se concentre qu’autour de Paris. Seul 35 000 étrangers – principalement des Allemands, des Flamands, des Hollandais – visitent le Hainaut chaque année. Le premier objectif est donc de donner de la visibilité au territoire, car le Hainaut regorge déjà d’activités touristiques.
Les atouts d’un territoire
Le parc naturel Scarpe Escaut, Saint-Amand-les-Eaux et ses thermes, Aulnoye-Aymeries et Dour pour leurs festivals de musique… on ne s’ennuie pas dans le Hainaut. Le territoire est même champion dans certains domaines : Lewarde a le plus grand site historique minier au niveau national, Pairi Daiza est le premier zoo d’Europe, le Pasino est le neuvième plus gros casino de France. Enfin, la région est l’une des plus fournies en musées, avec un établissement culturel tous les 25 km et 46 brasseries à visiter. Autant de lieux facilement accessibles aux touristes internationaux grâce à deux aéroports à proximité : Charleroi et Lesquin. «Mais, pour l’instant, ce n’est pas assez exploité. C’est du chacun pour soi, il n’y a pas assez de restaurants et d’hôtels autour pour héberger les touristes. Donc on ne peut profiter de ces loisirs que si l’on est du coin, et qu’on connaît déjà ces lieux», déplore Alain Bocquet. «Surtout, il faut que nos employés parlent plusieurs langues. La formation de nos jeunes est très importante !», souligne Thierry Beine, patron de l’Auberge du Bon Fermier et coprésident de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie Grand Hainaut.
«Le Hainaut français et belge a un potentiel touristique insoupçonné.»
Collaboration
Les exemples cités mêlent Hainaut français et Hainaut belge. Les deux pays veulent collaborer et non se tourner le dos, «car le tourisme n’a pas de frontières. On a besoin d’autres sites pour rayonner. Tout seul, on n’arrivera à rien», résume Charles Leroy, cadre dirigeant du groupe Partouche. «Tout ce qui est bon pour la région sera bon pour nous, tout ce qui est bon pour nous sera bon pour la région», complète Patrice Deparpe, directeur du musée Matisse. Le Tour de France, avec le franchissement de la trouée d’Arenberg, est l’une des plus grandes vitrines touristiques du territoire. Aussi, la région mise dans un premier temps sur le vélo pour engager la collaboration touristique franco-belge. L’Eurométropole Lille-Kortrijk-Tournai travaille sur une piste cyclable qui traverserait les Flandres belges et françaises. Lille étant la Capitale du design en 2020, ce «parcours bleu» serait balisé par des signalisations imaginées par des Lillois. La piste ferait le tour des points touristiques les plus importants des environs, en assurant la sécurité des touristes.