Pour que le Hainaut prenne de l'importance

Grand Hainaut 2040 prépare un grand événement en mai prochain pour renforcer l'attractivité du territoire auprès des jeunes. Présidée par Philippe Mixe, l'Association présente un plan d'action qui se concrétisera sur le long terme.

Le bureau de l'association réuni.
Le bureau de l'association réuni.

«L’image du Grand Hainaut n’est pas très flatteuse, et ça ne peut plus durer.» C’est en partant de ce constat qu’une petite centaine d’acteurs économiques du Valenciennois, de l’Avesnois et du Cambrésis ont décidé de s’associer.

Tous viennent de secteurs économiques différents (commerce, culture, agriculture, industrie, santé…). Ensemble, ils souhaitent développer l’attractivité du territoire, principalement auprès de la jeunesse. «Si on se donne 20 ans pour agir, c’est parce que nous voulons travailler sur le long terme afin que la génération future reste chez nous. Voire pour que d’autres jeunes viennent ici…»
Le Grand Hainaut rassemble le Valenciennois, le Cambrésis et l’Avesnois, ce qui représente 750 000 habitants. «C’est la taille nécessaire pour exister et concurrencer la métropole lilloise», avance Philippe Mixe président de la mutuelle Just et de la FNIM (Fédération nationale indépendante des mutuelles), et depuis peu président de l’Association.

Pour ce faire, Grand Hainaut 2040 veut fédérer autour d’une identité commune. La Chambre de commerce et d’industrie, l’Université polytechnique des Hauts-de-France ou encore le Pôle métropolitain Hainaut-Cambrésis prennent déjà en compte l’unité des trois secteurs depuis quelques années. Reste à encourager le public à faire de même.

Pour vanter les atouts locaux, l’Association n’est qu’aux prémices d’un plan d’action. Durant l’année à venir, elle travaillera à l’organisation d’un événement de grande envergure, censé officialiser son existence et donner une impulsion liminaire.

Philippe Mixe, président Grand Hainaut 2040.

Sensibiliser les jeunes aux atouts du territoire

L’Association existe pourtant depuis 2018, auparavant sous la présidence de Luciano Biondo, président de Toyota Valenciennes.

Pendant deux ans, les membres sont allés à la rencontre de plusieurs centaines de jeunes, «à la pause midi, aux abords des lycées, quiz à la main», raconte le vice-président Didier Cousin. L’objectif était d’avoir une idée précise de ce que les jeunes pensaient de l’écosystème économique du territoire. Regrettant un manque d’opportunités, beaucoup ont répondu vouloir changer de région, voire de pays, pour continuer leurs études et travailler.

«Il y a une vrai méconnaissance du terrain. C’est surtout parce que ces jeunes se déplacent rarement à plus de 5 kilomètres de chez eux», en conclut Didier Cousin.

«C’est aussi une génération plus ambitieuse que la nôtre, à la recherche d’un métier de passion et d’un équilibre pro/perso qui nous importait moins à l’époque», observe-t-il.

Le territoire du Grand Hainaut est pourtant porteur. «Les temps ont changé. Certes, nous n’avons plus les mines, le textile et les aciéries qui faisaient notre grande puissance. Mais nous avons de nouveaux pôles d’excellence dans l’industrie numérique, ferroviaire, aéronautique et automobile», présente Philippe Mixe. Il fait ici référence à l’école Rubika, qui attire des étudiants étrangers chaque année, et à d’autres grands noms de l’industrie et de la mobilité comme Rafaut, Toyota, MCA, Alstom ou encore Transalley.

La ruralité fait aussi partie du décor local, et l’Association ne compte pas l’oublier. «L’agriculture et le potentiel touristique des villages font aussi notre force. Cet environnement nous assure une qualité de vie que l’on peut faire valoir auprès des Parisiens.» Le président mentionne aussi la diversité des loisirs à proximité : casino et cure thermale à Saint-Amand, Scène nationale à Valenciennes, zoo à Maubeuge, ou encore le parc naturel régional Scarpe-Escaut.

Un road trip pour démarrer

Le diagnostic établi auprès des jeunes a donné lieu à un projet qui se concrétisera par une semaine événement, du 21 au 28 mai. Elle commencera par le lancement du salon Made in Hainaut, «si toutefois la présidence de la CAPH accepte toujours ce partenariat suite aux prochaines élections», avance Bruno Fontaine, président de la CCI Grand Hainaut et trésorier adjoint de l’Association. Suivront trois jours de road trip, durant lesquels 150 élèves (50 issus du Valenciennois, 50 de l’Avesnois et 50 du Cambrésis) visiteront chacun des trois territoires pour aller à la rencontre d’une trentaine de grandes entreprises, telles que L’Oréal à Caudry, Fleury Michon à Cambrai ou encore PSA à Trith-Saint-Léger. Ces cinq jours finiront par un forum avec speed dating.

Autour de ce grand lancement, d’autres initiatives auront lieu pour promouvoir les forces économiques des alentours. Parmi elles, quatre journées «Camp de l’innovation», organisées en partenariat avec «Entreprendre pour apprendre», afin d’éveiller un esprit d’entrepreneur chez les jeunes. «Ils travailleront sur leurs propres idées et créeront les mini-entreprises de demain», explique Dominique Dalle, directrice EPA Hauts-de-France.

Une Web TV sera également lancée en direct d’un studio aménagé à Cambrai. Des vidéos «anti-idées reçues» présenteront des métiers mal connus grâce à de courts témoignages, tandis que des débats étudiants/chefs d’entreprise auront lieu.

Autant d’ambitions mesurées, avec des actions bien précises, pour avancer doucement mais sûrement. «Notre souhait est bel est bien d’inspirer la population, pas d’entrer en interférence avec des sujets politiques», justifie Philippe Mixe.


L’intégralité du bureau

  • Président : Philippe Mixe, président de la mutuelle Just et de la FNIM
  • Vice-présidente : Vanessa Williot, présidente chez Will&Cie
  • Vice-président : Didier Cousin, directeur territorial GRDF Hauts-de-France, président du conseil de développement à la Porte du Hainaut, cofondateur d’Ecopal
  • Trésorière : Cécile Masson, présidente de Réseau Entreprendre Hainaut, dirigeante de Loisir Expension
  • Trésorier adjoint : Bruno Fontaine, président CCI Grand Hainaut et Norlink Ports
  • Secrétaire : Stéphane André, directeur général de Rubika
  • Secrétaire Adjointe : Véronique Rizzo, fondatrice de Prest’assist