Pour le D-Day, une semaine de "galère" sur la côte normande

Embouteillages, routes fermées, laissez-passer et zone de circulation régulée... Même s'ils se réjouissent des festivités liées au 80e anniversaire du Débarquement, les Normands prévoient une semaine de "galère", surtout le 6 juin, sans vraiment savoir ce qui...

Embouteillages, routes fermées, laissez-passer et zone de circulation régulée, les Normands prévoient une semaine de "galère", surtout le 6 juin © Lou BENOIST
Embouteillages, routes fermées, laissez-passer et zone de circulation régulée, les Normands prévoient une semaine de "galère", surtout le 6 juin © Lou BENOIST

Embouteillages, routes fermées, laissez-passer et zone de circulation régulée... Même s'ils se réjouissent des festivités liées au 80e anniversaire du Débarquement, les Normands prévoient une semaine de "galère", surtout le 6 juin, sans vraiment savoir ce qui les attend: "On est complétement dans le flou".

"J’ai pris ma journée car cela va être compliqué. Avec les routes fermées, il y aura beaucoup de voitures sur les itinéraires bis. Une partie du périphérique de Caen est fermée le 6 juin, la RN13 aussi. C'est la galère!", prédit Colette, secrétaire de mairie qui habite à Carpiquet, dont l'aéroport va accueillir les chefs d'Etat.

Nombreux sont ceux dans le Calvados qui ont anticipé comme Fabienne Folliot, employée dans les assurances: "Je me suis arrangée pour faire mes déplacements à Paris lundi et mardi pour être en télétravail le reste de la semaine." 

Des entreprises, commerces compris, vont tout simplement fermer leurs portes, annuler leurs rendez-vous ou mettre une partie de leur personnel en congé. Même chose pour certains chauffeurs de poids-lourds de plus de 7,5 tonnes, interdits de circuler de 6h à 22h le 6 juin dans le Calvados. 

S'ils ne sont pas à l'arrêt, "les camions partent en fin de journée ou la veille, explique Guillaume Louens, responsable d’exploitation du groupe Malherbe. Ca bouleverse tous nos plans de transport."

Quant aux autocars, ils sont suspendus le 6 juin dans les zones concernées par les cérémonies ainsi que l'agglomération de Caen. Les établissements scolaires prévoient retards et absentéisme. "Annuler le bus, ça va mettre beaucoup de parents sur la route", note Catherine Fouaux Aslett qui prévoit d'emmener ses enfants au collège à quelques kilomètres d'Omaha Beach. 

Elle habite à la limite de la zone de circulation régulée (ZCR), mise en place pour les convois de 25 chefs d'Etat et de gouvernement, des vétérans et des invités. "Cette année, c’est particulièrement mal organisé. On ne pouvait avoir qu’un pass par foyer, poursuit cette mère de famille, et on est mal informé." 

200 évènements

La zone concerne 144.000 habitants et 125 communes, d'Isigny-sur-Mer à Ouistreham et au sud de la RN13. Une autorisation est nécessaire pour pouvoir y entrer.

Il s'agit de rendre hommage aux libérateurs à travers quelque 200 événements organisés principalement jusqu'à dimanche: cérémonies dont celles avec des chefs d'Etat du 5 au 7 juin, expositions, camps de reconstitution des différentes armées, défilé de véhicules militaires d'époque, conférences, concerts... 

Dès le lancement des festivités le 1er juin, les embouteillages se sont invités comme au pique-nique du village de Vierville-sur-mer où des milliers de personnes ont assisté à l'un des 20 feux d'artifices tirés sur la côte. Celui de Longues-sur-mer a été annulé pour protéger des oiseaux. 

"Ces feux sont extrêmement polluants et nous sommes en période de nidification, ce qui perturbe les oiseaux, pas seulement à Longues, mais aussi dans le marais littoral de Ver-sur-mer. Il y aurait pu y avoir une meilleure concertation sur les lieux choisis", regrette Christophe Hyernard de la LPO.

Il souligne aussi qu'une fréquentation touristique accrue sur les plages du Débarquement nuit aux gravelots qui font leur nid dans le sable.

D'autres dénoncent les dépenses occasionnées pour ces cérémonies. "Une grosse tribune a été construite à Omaha Beach alors que juste à côté, il n'y a qu'un seul WC très basique pour toute la plage", donne comme exemple Marcel, retraité. Pour lui cependant, les désagréments causés par le D-Day, "ce n'est rien comparé à Paris. Avec les JO, ce sera pire que ça!"

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