Exposition John Rankin Waddell à Knokke-Heist (Belgique)
Portrait détonant des années 1990-2000
Le Centre culturel de Knokke-Heist, près d'Ostende, présente une remarquable exposition du photographe britannique Rankin, célèbre pour ses portraits de stars comme Madonna, David Bowie ou Kate Moss. Il a cofondé en 1991 le magazine Dazed & Confused, abolissant les frontières entre la mode, la musique ou le cinéma, et cette exposition dévoile son style unique à travers une sélection de plus de 200 photos prises entre 1990 et 2016. Rencontre avec une star de la photographie.
Transmettre l'énergie du magazine
Dazed & Confused
«Pour réaliser l'exposition, le
centre culturel de Knokke-Heist nous a demandé de choisir environ
200 photos parmi plusieurs milliers. Cela a vraiment été un gros
montage à faire parce qu'il y a tant de photos de cette période
importante pour moi en tant que photographe et artiste. Cela a été
difficile car j'ai dû éliminer des photos que j'aimais beaucoup.
Nous voulions avant tout faire une exposition qui montre à quoi
ressemblaient les années 1990, à travers mon objectif. Ellen Stone,
qui a organisé l'exposition, m'a dit de donner l'impression d'entrer
dans un magazine vivant.»
«Mes photos des années 1990
étaient très provocatrices. Je ne voulais pas qu'elles soient
statiques même si je saisissais une fraction de seconde. Je voulais
que les gens ressentent l'énergie de la personne, du moment, de ce
qui se passait dans le monde à l'époque. C'était une époque très
optimiste, on était comme des enfants des années 1960.»
L'intimité dévoilée
«Je ne peux pas choisir une photo
préférée dans l'exposition car ce serait comme choisir mon enfant
préféré. Il y a tant de photos. L'une des meilleures choses pour
un photographe, c'est que vous prenez une photo pour vous-même, mais
quand elle est livrée au public, elle lui appartient et c'est à lui
de choisir celle qu'il préfère. Quand vous prenez une photo, c'est
très intime, ça se passe entre vous et la personne. Mais en fait,
elle ne vous regarde pas, elle regarde le public et c'est à lui de
l'apprécier.»
L'art du gros plan
«Dès le début, j'ai tout de suite
voulu prendre des gros plans. D'instinct, je voulais que la personne
que je photographiais regarde l'objectif et qu'il y ait une connexion
avec le public. Je ne voulais pas créer de l'art mais quelque chose
de viscéral, comme s'il n'y avait pas de barrière entre vous et la
personne photographiée. Vous regardez la photo et vous vous sentez
très proche du sujet car vous voyez tout de son visage et vous
pouvez saisir sa personnalité. Je voulais prendre tout d'eux et le
concentrer dans une photo.»
Exposition jusqu'au 11 juin (10h à 18h) au Centre culturel Scharpoord à Knokke-Heist (Belgique).