Porté par des succès "inespérés", LR amorce sa refondation
Porté par sa participation au gouvernement, requinqué par des victoires symboliques ce week-end, l'une sur LFI et l'autre sur son rival Gabriel Attal, le parti de droite LR amorce mercredi une réforme en profondeur pour se remettre d'aplomb d'ici aux...
Porté par sa participation au gouvernement, requinqué par des victoires symboliques ce week-end, l'une sur LFI et l'autre sur son rival Gabriel Attal, le parti de droite LR amorce mercredi une réforme en profondeur pour se remettre d'aplomb d'ici aux municipales de 2026 et préparer d'éventuelles législatives anticipées.
"Des résultats inespérés": un cadre LR consulté par l'AFP n'en croit toujours pas ses yeux au lendemain de la victoire de la candidate Les Républicains Kristell Niasme qui a barré la route au LFI Louis Boyard lors de la municipale anticipée de Villeneuve Saint-Georges (Val-de-Marne).
Un succès auquel s'ajoute celui de la législative partielle à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), où la candidate Elisabeth de Maistre est arrivée largement en tête au premier tour, éliminant la macroniste Laurianne Rossi (Renaissance), soutenue par Gabriel Attal.
Sans oublier l'élection de Claire Pouzin à Francheville (Rhône) qui permet à la droite de retrouver le goût de la victoire, après des années de déboires électoraux et le départ de son ancien président Eric Ciotti, désormais allié du Rassemblement national.
Pour Laurent Wauquiez, ces résultats prouvent que "la refondation de la droite avance". Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau va plus loin: "la droite est vraiment de retour", se félicite-t-il sur X, son entourage attribuant ce retour en grâce à la participation au gouvernement de François Bayrou et auparavant à celui de Michel Barnier.
"En quatre mois, la droite a relevé la tête et prouve qu'elle parle aux gens quand elle est au pouvoir", souligne-t-on du côté de la place Beauvau, tout en reconnaissant qu'il est encore trop tôt pour en déduire que LR est "remis sur les rails" pour les prochaines échéances électorales.
"Ce sont des signaux positifs même s'il faut prendre avec précaution les résultats des partielles", admet l'entourage de Laurent Wauquiez qui doit présenter les propositions de "refondation" du parti mercredi lors d'un bureau politique.
"Nous allons refonder notre famille politique, allons gagner les élections et porter ce mouvement de refondation que notre pays attend depuis si longtemps", a affirmé le patron des députés LR la semaine dernière lors d'une réunion publique à Maison-Alfort (Val-de-Marne) où il a distillé les grandes lignes de la reconstruction de sa famille politique.
"On va tout changer. Changer notre organisation, notre nom, le programme que nous portons", a promis le député de Haute-Loire.
La décision sur le mode de désignation du candidat à l'Elysée est toutefois renvoyée à plus tard, afin d'éviter une nouvelle "guerre des chefs" qui pénaliserait encore la droite, affirme Laurent Wauquiez, qui ne cache pas ses ambitions élyséennes.
Tout comme Bruno Retailleau, porté par sa hausse dans les sondages depuis qu'il s'est installé au ministère de l'Intérieur.
Son entourage ne souhaite d'ailleurs pas que le processus de désignation du présidentiable tarde trop: "il faut avoir un candidat, un parti refondé et un projet au début 2026 pour les municipales", exige-t-il, appelant à éviter "l'erreur" de la présidentielle de 2022 où la droite avait trop tardé, à son goût, à lancer sa candidate Valérie Pécresse.
Référendums internes
En attendant, Laurent Wauquiez présentera des propositions devant le bureau politique basées sur les plus de "20.000 questionnaires" que les adhérents ont remplis et adressés au parti.
Leur préoccupation "numéro 1" est la question "des normes administratives et de la lourdeur administrative", a-t-il dévoilé, promettant de faire de ce sujet une priorité pour le parti, aux côtés des traditionnels sujets régaliens.
"Je veux que nous fassions bouger les lignes. Si nous ne renversons pas la table, nous n'obtiendrons pas de résultat", estime-t-il, proposant également de donner la parole aux adhérents pour qu'ils s'expriment en interne lors de consultations afin qu'ils "tranchent la ligne politique" de la droite.
Dans le cadre de cette refondation, Laurent Wauquiez souhaite aussi que la droite s'empare des questions écologiques.
"La première chose à faire pour l'environnement dans notre pays, c'est de bloquer les importations chinoises parce qu'elles sont le produit d'un pays qui pollue la planète avec ses centrales à charbon", a-t-il expliqué.
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