Plateforme Miimosa : les citoyens et les agriculteurs vers la transition écologique
En 2015, Florian Breton, petits-fils de vigneron, a lancé une plateforme de financement participatif dédiée aux projets agricoles qui s'inscrivent dans la transition écologique. Aide aux projets, communication et sensibilisation auprès des citoyens, Miimosa séduit les éco-responsables de la région.
Le monde agricole se transforme depuis quelques années. Les nouveaux enjeux liés à la transition écologique engendrent de nouvelles pratiques et de nouveaux investissements. Essentiel dans la vie des citoyens, ce monde est pourtant mal connu. «Nous avons fait trois constats : il y a un essor du marché participatif mais dans lequel on recense peu de projets agricoles, explique Sophie Cucheval, directrice des opérations chez Miimosa. Puis il y a de vrais besoins de financement ressentis par les agriculteurs pour les accompagner vers cette transition agricole et enfin il y a un attrait de plus en plus fort de la part des citoyens qui se tournent davantage vers la qualité de l’alimentation.»
Fort de ces constats, Florian Breton a décidé de lancer une plateforme participative dédiée aux projets agricoles qui s’inscrivent dans la transition écologique, baptisée Miimosa. Elle regroupe tous les projets agricoles nationaux, triés par région, pour lesquels une présentation précise de chaque projet est établi, de l’agriculteur à l’initiative du projet et du financement sollicité. «Ceux qui portent un projet agricole ont un réel besoin de financement et surtout de reconnaissance, précise Sophie Cucheval. Et cela implique les citoyens mais aussi les agriculteurs qui doivent se responsabiliser face à leur communication.» Depuis 2015, Miimosa a accompagné 2 800 projets en France et en Belgique pour 25 millions d’euros récoltés avec une forte évolution en 2019 (1 000 projets accompagnés). En Hauts-de-France, une centaine de projets ont été accompagnés.
Participation citoyenne
De la petite à la grande exploitation, de l’achat d’un équipement au lancement d’une initiative de grande envergure, tous les projets agricoles liés à cette transition écologique sont éligibles au financement participatif. Miimosa propose deux façons de participer. Soit le don avec contre-partie (pour les petits projets) pour lequel le citoyen participant reçoit en échange un don en nature de l’agriculteur, soit le prêt participatif avec intérêt (les dons s’élevant jusqu’à un million d’euros). «Ce dernier permet à l’agriculteur de recevoir des fonds directs lui donnant plus de flexibilité dans son financement et un apport de fonds propres pour les projets nécessitant des prêts bancaires, explique la directrice des opérations. Ces participations citoyennes sont de vrais accélérateurs de projet.»
Cette plateforme est ouverte aux citoyens mais également aux personnes morales (coopératives agricoles, industriels et entreprises). Tout l’intérêt est là : grâce à ce principe, de grands groupes ou grandes entreprises deviennent acteurs et actrices de l’accompagnement de projets vertueux et des initiatives de transition voient le jour. Un virage écologique qui «valorise les métiers agricoles et sensibilise les citoyens vers de nouvelles perspectives», selon Sophie Cucheval.
Dans les Hauts-de-France
Dans la région, de nombreux projets de tout horizon sont actuellement sur Miimosa. On y retrouve une épicerie ambulance 100% produits locaux à Gravelines, Amélie-Mélo dans l’bocal, la première ferme aquaponique à Wavrin, une épicerie zéro déchet à Tourcoing, Le ch’ti bocal, ou encore un projet de valorisation d’un pâturage de vaches laitières à Marquay dans le Pas-de-Calais. «C’est également une façon de revaloriser le territoire», note Sophie Cucheval.
Florian Breton participe aussi à la crise sanitaire actuelle : il a lancé la plate-forme alimentationcitoyenne.fr qui permet aux agriculteurs de vendre leurs produits ou proposer une mission et aux citoyens d’acheter des produits locaux.