Plan «musclé» pour un secteur amorphe…
Le Plan de soutien à l’industrie automobile vient d’être présenté, la semaine dernière, par Arnaud Montebourg, le ministre du Redressement Productif. Pour «muscler la filière», les axes sont centrés sur les véhicules dits verts. 1.5 milliard d’euros, en provenance du Grand Emprunt, sont mobilisés pour soutenir les sous-traitants. Nouveauté : la filière dans sa globalité semble concernée.
Comment sauver le soldat automobile français ? Sur cette question urgente, le gouvernement a décidé de jouer l’offensive sur l’innovation et les véhicules dits verts (hybrides et électriques) tout en tentant de booster les ventes des voitures thermiques populaires mais économes. Un plan Vert, financé pour sa grande majorité par l’enveloppe du Grand Emprunt et l’intervention de la banque publique Oséo. Donc, côté financier pur, pas de nouvelles dépenses envisagées et surtout, ce qui est bon à souligner, pour une fois les sous-traitants «les soldats invisibles de la filière», comme les qualifie Arnaud Montebourg, le ministre du Redressement Productif, ne sont pas laissés sur le bas côté de la route et «c’est enfin l’ensemble de la filière automobile qui est prise en considération», confie Jean-Marie Benoît du CNPA de Meurthe-et-Moselle (voir encadré). Le plan prévoit des crédits d’urgence pour aider les PME. 600 millions d’euros de financements sont prévus pour répondre aux besoins d’investissements et de trésorerie court terme des entreprises touchées.
Institut de recherche créé
«150 millions d’euros de financements de trésorerie seront apportés par Oséo grâce au renforcement des concours bancaires (portés à 60 %) et du dispositif Avance+ qui permet d’obtenir des financements sur la base des factures des clients», a précisé Arnaud Montebourg. 450 millions d’euros seront, quant à eux, dédiés à la modernisation des sites et à l’investissement industriel, histoire que «la France prenne une longueur d’avance dans l’invention des véhicules de demain». Des fonds oui, mais avec contreparties. Le ministre du Redressement Productif a insisté sur le fait que les constructeurs devront pérenniser les sites et maintenir dans l’Hexagone la recherche et le développement et la production des voitures hybrides et électriques. Un institut de recherche technologique dédié à l’automobile devrait d’ailleurs être lancé avant la fin de l’année, centré sur les énergies dites décarbonnées. Dans le chapitre patriotisme économique, le plan mentionne que 11 000 véhicules par an seront commandés par l’Etat et les collectivités locales. Côté bonus, l’écologique sera augmenté de 2000 euros pour les voitures électriques et hybrides et de 100 euros pour les voitures thermiques économes. Nouveauté de taille, ce bonus est également ouvert aux véhicules de sociétés. En ligne de mire du plan, les modèles les plus polluants dont le malus va doubler. Ces modèles demeurent les seuls à tirer le marché aujourd’hui. L’invention d’un nouveau marché de l’automobile se veut en route. Reste à savoir si tout cela sera suffisant pour relancer la machine automobile nationale…