Plan de relance régional : le Calaisis bénéficiaire

Le président du Conseil régional, Xavier Bertrand, était à Calais le 1er septembre pour présenter le plan de relance de la Région et répondre aux sollicitations des acteurs politiques et économiques du Calaisis.

Xavier Bertrand présente le plan de relance de la région à Calais le 1er septembre dernier. (© Aletheia Press / MR)
Xavier Bertrand présente le plan de relance de la région à Calais le 1er septembre dernier. (© Aletheia Press / MR)

 

Ce fut une étape particulière : la matinée en forme de débat au Forum Gambetta a marqué le deuxième déplacement de Xavier Bertrand, après Soissons la veille et avant Dunkerque la même journée. A Calais, un territoire ultra aidé depuis des années, la Région est revenue à la rescousse. «Je suis là parmi vous pour expliquer ce que la Région a voté et préparé avec ses partenaires. J’ai besoin de vous pour être au rendez-vous de l’emploi, a indiqué Xavier Bertrand. Des secteurs vont traverser la crise en perdant des emplois, et d’autres secteurs vont la traverser en recrutant.»

«On est là pour aider les acteurs locaux à bien utiliser les 1,3 milliard d’euros qu’on a voté», indique le cabinet du président de Région.

1,3 milliard sur 18 mois

Les financements sont disponibles : «1,3 milliard, ce n’est pas du virtuel. C’est sur 18 mois, ça doit aller vite. Si un dossier est complet, la réponse intervient en un mois. Cela vaut de la grande entreprise à la TPE. On doit injecter tout cela dans l’économie régionale. Et consommer les crédits de la même façon dans l’Oise ou dans le Calaisis.» La répartition réside dans un gros tiers dédié aux infrastructures, hors investissements ferroviaire, routier et rénovation urbaine qui viendront s’ajouter à ce nouveau programme de financement. Ce sont 340 millions d’euros qui seront dédiés au patrimoine de la région comme les ports. La Région entend également mieux payer ses fournisseurs : «On n’était pas bon. Mais on est passé de 40 jours de délai à 20 jours. On peut donc progresser», argue le président. Une certaine satisfaction s’est manifestée chez les artisans par la voix de Laurent Rigaux, président des bouchers du Nord : «Avant la Covid, on ne pouvait pas recevoir d’aides directes. Mais on voit bien que c’est finalement possible. Ce dont nous avons aussi besoin, c’est de toucher les jeunes : nos secteurs embauchent.»

Une manne nécessaire

Le Calaisis, qui achève un contrat de territoire en or, négocié fin 2015 (150 millions sur cinq ans dans une agglomération de 100 000 habitants), compte bien profiter de cette manne, bienvenue dans un contexte où le chômage reste toujours au plus haut malgré tant de subsides. Vice-présidente de la Région, maire de Calais et présidente de l’Agglomération, Natacha Bouchart a mis en place de son côté «une cellule d’aide économique» par laquelle elle indique que plus de 700 structures ont été aidées «par le biais d’exonérations fiscales ou par l’octroi d’aides directes», n’avançant pas d’autres chiffres. A part sur le versement transport, le levier fiscal des collectivités reste très marginal pour les entreprises. Si Calais a besoin de redonner du lustre à son centre-ville où le commerce végète, il aura aussi besoin de conseil quant à l’implantation de tant de surfaces commerciales en bord d’autoroute. La Région affecte 60 millions d’euros destinés aux centres-bourgs et centres-villes.