Plaintes visant des applications chinoises contre les transferts de données des Européens

Six plaintes ont été déposées jeudi dans cinq pays européens à l'encontre de six applications chinoises, dont TikTok, accusées de transférer illégalement les données de leurs...

Le logo de TikTok sur l'écran d'un téléphone à Arlington, en Virginie, le 13 avril 2020 © Olivier DOULIERY
Le logo de TikTok sur l'écran d'un téléphone à Arlington, en Virginie, le 13 avril 2020 © Olivier DOULIERY

Six plaintes ont été déposées jeudi dans cinq pays européens à l'encontre de six applications chinoises, dont TikTok, accusées de transférer illégalement les données de leurs utilisateurs européens à la Chine. 

"Le transfert de données personnelles d'Européens est clairement illégal et doit être interrompu immédiatement", a déclaré l'avocate de l'association Noyb, Kleanthi Sardeli dans un communiqué.

"None on your business" (Noyb), signifiant en anglais "Ce ne sont pas vos affaires", est une ONG basée à Vienne, en Autriche. 

Elle se bat contre les infractions présumées des acteurs en ligne concernant la protection des données, régulée dans l'Union européenne (UE).

Les plaintes ont été déposées par des particuliers dont les demandes d'accès concernant leurs données détenues sont restées sans réponse.

Ils sont représentés légalement par Noyb auprès des autorités nationales de protection des données en Grèce contre l'application de partage de vidéos TikTok et d'électronique grand public Xiaomi, contre le distributeur de "mode jetable" Shein en Italie, contre les vendeurs en ligne AliExpress en Belgique et Temu en Autriche et contre la messagerie WeChat aux Pays-Bas . 

"Les autorités compétentes doivent agir rapidement", a ajouté Kleanthi Sardeli, précisant que la Chine était "un État autoritaire pratiquant la surveillance" des citoyens.

Or "la législation européenne est claire", selon Noyb: "les transferts en dehors de l'UE ne sont autorisés que si le pays de destination ne porte pas atteinte à la protection des données". 

Les États membres de l'UE ont le devoir de "protéger les droits fondamentaux des personnes concernées", a estimé l'association.

L'AFP a contacté TikTok, mais le réseau social na pas souhaité faire de commentaire.

Un porte-parole de Xiaomi a dit examiner les "allégations" qui sont "formulées" dans la plainte, assurant que les données de ses utilisateurs étaient "stockées et traitées conformément aux lois locales".

"Dans le cas où une autorité nationale de protection des données s'adresserait à Xiaomi à l'avenir en raison de cette plainte, nous coopérerons pleinement avec l'autorité pour résoudre le problème", a-t-il ajouté.

Noyb estime que "l'essor" des applications chinoises ouvre un "nouveau front" pour l'UE en matière de protection des données. 

Elle demande aux autorités d'imposer une amende administrative pouvant atteindre jusqu'à 4% du chiffre d'affaires global des sociétés, soit 1,35 milliard d'euros par exemple pour Temu. 

À ce jour, Noyb a déposé environ 800 plaintes contre des géants du web, notamment contre des entreprises telles que Google, Apple, Facebook et Amazon.

Rien que dans le cas de Meta, ses actions ont conduit à "des amendes administratives de plus de 1,5 milliard d'euros", rappelle-t-elle.

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