Peut-être le bout du tunnel dans le Pas-de-Calais, où la décrue se poursuit
Toujours sous l'eau après deux semaines d'intempéries exceptionnelles et d'inondations dévastatrices, le Pas-de-Calais entrevoit le bout du tunnel, avec un retour vendredi en vigilance jaune...
Toujours sous l'eau après deux semaines d'intempéries exceptionnelles et d'inondations dévastatrices, le Pas-de-Calais entrevoit le bout du tunnel, avec un retour vendredi en vigilance jaune et une décrue bien visible.
"Les faibles pluies des derniers jours et l'accalmie d'aujourd'hui permettent une baisse des niveaux sur les cours d'eau", souligne dans son bulletin de 16H00 l'organisme Vigicrues, qui attend des "pluies modérées" samedi.
Celles-ci "pourraient ralentir cette décrue, voire faire modérément remonter les niveaux", prévient-il.
Mais pour la préfecture du Pas-de-Calais, les pluies attendues samedi, de l'ordre de 10 à 20 mm, "ne devraient pas avoir d'impact significatif sur la dynamique de décrue engagée".
La baisse du niveau des cours d'eau demeure lente dans le département, connu pour ses vastes zones de marais, mais la Canche et la Lys, les deux rivières les plus à risque ces derniers jours, ne sont plus en vigilance orange.
Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, doit se rendre samedi à Audruicq, près de Calais, pour rencontrer des élus et des sinistrés, a indiqué son cabinet.
La situation est toujours difficile dans les marais de Guînes, non loin de là, où les routes et les maisons, vides de leurs occupants, restent inondées, sous un ciel bleu et dégagé, selon un journaliste de l'AFP.
"Je suis revenu mercredi. L'eau est toujours à 70 cm devant ma maison, et entre un mètre et 1,20 m derrière", se résigne François Caillet, les bottes dans l'eau.
"On est parti depuis dix jours, on n'est pas près de rentrer chez nous. Il y a encore 20 cm dans la maison, 50 cm dans le garage", regrette Bertrand Betremieux, garagiste habitant à Guînes. "L'expert doit passer à la maison, j'ai encore vu l'assureur hier mais vu les circonstances, il est débordé. Donc on attend."
A Saint-Léonard et Saint-Étienne-au-Mont, deux communes très affectées près de Boulogne-sur-Mer, l'eau avait reflué vendredi des rues inondées en début de semaine, ont observé des journalistes de l'AFP.
A 50 km au sud, des habitants de Neuville-sous-Montreuil sont venus vendredi, comme chaque jour, constater l'évolution des dégâts dans des rues encore en partie inondées.
"Le niveau a baissé un peu, mais la grande peur, c'est: est-ce qu'il va remonter? On n'en peut plus. Ça monte, ça descend, ça remonte. C'est interminable", peste Stéphane Paques, 49 ans, chauffeur routier résidant dans la commune.
Restaurant étoilé
A la Madelaine-sous-Montreuil, dans le sud-ouest du département, les secours entassaient à la mi-journée des dizaines de sacs de sable pour renforcer des digues de fortune près du restaurant doublement étoilé La Grenouillère, encerclé par les eaux, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Les pompiers restent "assez vigilants" car "au moindre événement climatique d'ampleur, on pourrait de nouveau être fortement sollicités", souligne le capitaine Anthony Trahan, chef du centre d'incendies et de secours d'Etaples-sur-mer.
Un sapeur-pompier s'est blessé vendredi à Etaples en chutant, a indiqué a préfecture, portant à cinq l enombre de blessés depuis le 6 novembre, a indiqué la préfecture.
Dans le secteur de Samer, 5.200 personnes souffrent toujours de restrictions en eau potable, une situation qui devrait perdurer jusqu'au milieu de la semaine prochaine. Une cinquantaine de foyers restent privés d'électricité.
Pluies record
Entre le 16 octobre et le 14 novembre, le Pas-de-Calais a enregistré un cumul de précipitations de 295 mm, ce qui en fait l'épisode de 30 jours le plus pluvieux dans le département depuis le début des mesures par Météo-France en 1958.
Ecoles, collèges et lycées ont rouvert progressivement depuis mercredi, mais sept établissements scolaires "verront leur fonctionnement perturbé lundi", précise la préfecture.
Dès samedi, les transports scolaires "circuleront normalement, sous réserve de la praticabilité des routes", a annoncé la région.
Le trafic ferroviaire est lui toujours interrompu sur deux tronçons (Boulogne-Etaples et Saint-Pol-Etaples), selon la SNCF. Sur les routes, 34 axes sont coupés, soit environ 90 km.
Depuis le 6 novembre, environ 1.500 personnes ont été évacuées à cause de ces crues.
S'ils constituent des phénomènes naturels, les inondations, cyclones et sécheresses peuvent être amplifiés par le réchauffement climatique généré par les activités humaines.
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