Périphérique parisien: l'Etat "ne validera pas" la limitation de vitesse à 50 km/h fin 2024, annonce Beaune
L'Etat "ne validera pas" fin 2024 la limitation à 50 km/h sur le périphérique parisien voulue par la mairie de Paris après les Jeux olympiques, a annoncé jeudi...
L'Etat "ne validera pas" fin 2024 la limitation à 50 km/h sur le périphérique parisien voulue par la mairie de Paris après les Jeux olympiques, a annoncé jeudi le ministre des Transports, Clément Beaune.
"Je pense que ce n'est pas une bonne idée à court terme d'avoir cette limitation de vitesse" et "à la fin de l'année 2024, nous ne prendrons pas la décision, nous ne validerons pas la décision" de limiter la vitesse à 50 km/h, a-t-il expliqué sur Franceinfo.
La mairie de Paris a expliqué fin novembre sa volonté de limiter la vitesse sur le périphérique à 50 km/h après les Jeux olympiques de l'été 2024, en plus de réserver une des voies au covoiturage - une révolution censée protéger l'environnement mais qui suscite, depuis, une vive polémique politique.
Le périphérique, un des principaux axes urbains d'Europe, est emprunté chaque jour par 1,2 million de véhicules, franciliens en majorité, et circulant à 80% avec pour seul occupant, leur conducteur.
Cette nouvelle limitation de vitesse vise à fluidifier le trafic sur cet axe très embouteillé, en encourageant les Franciliens à éviter l'"autosolisme" et à emprunter les transports en commun.
Cette mesure a surtout pour objectif de réduire la pollution et les nuisances sonores, notamment la nuit pour les 500.000 personnes qui vivent à proximité immédiate de cet axe, souvent dans des quartiers populaires, selon la mairie de Paris.
La vitesse maximale autorisée sur cette ceinture routière de 35 kilomètres qui entoure la capitale depuis 1973, était déjà passée de 90 km/h à 80 en 1993, puis à 70 en 2014. Depuis 2021, la vitesse a par ailleurs été limitée à 30 km/h dans la plupart des rues de la capitale.
Si le périphérique "est géré par la Ville de Paris", un changement de la limitation de vitesse nécessite "évidemment une validation de l'État", a fait valoir Clément Beaune, se disant cependant "ouvert" à l'idée d'une voie réservée.
"Je pense que la voie réservée, c'est une bonne chose", a-t-il noté.
Mais si, en même temps, la limite de vitesse passe à 50 km/h, "je pense que là, vous allez rendre les gens fous", a-t-il poursuivi.
Les élus de la majorité de gauche de la maire de Paris, Anne Hidalgo, n'ont pas tardé à réagir.
"Plus de 500.000 personnes vivent aux abords du périphérique et en subissent les pollutions tous les jours", a fait valoir le premier adjoint (PS) Emmanuel Grégoire dans une réaction envoyée à l'AFP.
Comme la voie dédiée au covoiturage, autre projet de la mairie pour le périphérique, la réduction de la vitesse permettrait à ces habitants "de bénéficier d'un air plus respirable et de pouvoir enfin dormir plus sereinement en réduisant les nuisances sonores", a ajouté M. Grégoire.
"Encore une fois, le gouvernement choisit la petite polémique et cède aux sirènes des lobbies pro-voitures", a regretté l'adjoint aux mobilités (EELV) David Belliard, pour qui "le passage à 50 km/h est la première étape de la transformation du périphérique en boulevard urbain".
La position du ministre vis-à-vis d'une "vraie mesure sociale" n'est "pas une surprise, c'est quand même une déception", a commenté en marge d'un point presse Fatoumata Koné, cheffe des élus écologistes de Paris.
Elle reproche à M. Beaune, "candidat à la mairie de Paris", une "position politicienne" dont le but est de faire "tordre le bras à la Ville de Paris" plutôt que "d'accompagner" les riverains du périphérique.
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