250 emplois créés d’ici 2023

Patatam s’implante à Cambrai dans un entrepôt de 14 000 m2

Originaire du Sud-Ouest, Patatam est devenu le leader européen dans le rachat et la vente de vêtements d’occasion pour femme, enfant et bébé en l’espace de deux années. Pour soutenir sa croissance et «se rapprocher de (ses) clients et de points de vente», confie Eric Gagnaire, cofondateur et président, la société va ouvrir une nouvelle plateforme à Cambrai dès 2022.

De gauche à droite : Philippe Beauchamps, conseiller régional délégué au financement des entreprises ; Eric Gagnaire, cofondateur et président de Patatam ; François-Xavier Villain, président de la communauté d'agglomération de Cambrai.
De gauche à droite : Philippe Beauchamps, conseiller régional délégué au financement des entreprises ; Eric Gagnaire, cofondateur et président de Patatam ; François-Xavier Villain, président de la communauté d'agglomération de Cambrai.

Forte de sa présence dans plus de 600 points de vente et 1 500 points de collecte implantés chez ses partenaires du secteur de la mode et de la grande distribution en Europe, Patatam collecte aujourd’hui plus d’un million de vêtements mensuellement et expédie plus de 400 000 vêtements par mois chez ses partenaires.

3 millions de vêtements par mois

Afin de soutenir sa forte croissance, toujours en accompagnant ses partenaires de la grande distribution et du commerce spécialisé, en complément de ses deux entrepôts du Sud-Ouest et de ses 150 collaborateurs, Patatam a choisi de s’installer à Cambrai sur le parc d’activité Actipôle dans un entrepôt de 14 000 m2. Si Patatam prend possession des lieux le 1er janvier 2022, la plateforme nordiste sera opérationnelle lors du dernier trimestre 2022, plusieurs mois étant nécessaires pour l’aménagement du site consacré principalement à la robotisation du stock avec la solution Exotec, pour un investissement de 5 à 6 M€.

En 2023, 250 emplois seront créés sur le territoire et, à terme, le site accueillera 400 collaborateurs dans les métiers de l’économie circulaire. Dans sa pleine capacité, cette plateforme logistique pourra traiter et qualifier plus de 3 millions de vêtements mensuellement et servira les points de vente partenaires du Nord et de l’Est de l’Europe (France, Allemagne, Pologne, Roumanie et Hongrie). «Nous consommons deux fois plus de vêtements qu’il y a 20 ans», rappelait Philippe Beauchamps, conseiller régional délégué au financement des entreprises, lors de la conférence de presse organisée pour la présentation du futur site. 

«Le projet est en adéquation avec l’engagement des Hauts-de-France pour une économie circulaire à laquelle Patatam participe en donnant une seconde vie aux vêtements.» Une démarche qui constitue effectivement l’un des piliers de la stratégie rev3, mise en œuvre par la Région pour appréhender et anticiper les mutations dans les domaines économiques, technologiques, sociaux et environnementaux.

Un pure player… devenu retailer à 97% !

Initialement pure player, l’entreprise basque a pris le virage du retail pour faire face à la concurrence des géants numériques du secteur, Vinted notamment. Le e-commerce ne représente désormais que 3% de son chiffre d’affaires, qui devrait avoisiner les 15 M€ en 2021. Elle ambitionne, en effet, de monter en puissance dans les prochaines années grâce à de ce nouvel outil de travail. «En regardant notre feuille de route de déploiement chez nos partenaires, il était de plus en plus évident de la nécessité d’exploiter une nouvelle plateforme dans le Nord de la France afin de se rapprocher de nos clients et de leurs points de vente, a expliqué Eric Gagnaire. C’est aussi pour nous un moyen très impactant de diminuer notre empreinte carbone générée par le transport en nous rapprochant de nos points de vente et de collecte. Le choix de Cambrai est apparu comme une évidence à la fois grâce à son emplacement idéal et grâce au soutien biparti de la communauté d'agglomération de Cambrai et de la Région Hauts‐de‐France, qui nous ont notamment assuré de leur accompagnement sur notre plan de recrutement de plus de 250 collaborateurs dès 2023. Car le tri des vêtements est un savoir-faire que nous ne pourrons jamais automatiser.»

Avec plus de 600 points de vente et 1 500 points de collecte implantés chez ses partenaires en Europe, Patatam collecte aujourd’hui plus d’un million de vêtements mensuellement.

Il poursuit : «Enfin, nous sommes très attaché aux territoires sur lesquels nous nous installons et il est important pour nous de récréer le même écosystème que nous avons mis en place dans le Sud‐Ouest, en travaillant notamment avec les organisations locales telles que Pôle emploi, mais également les associations et entreprises qui adressent le marché de la seconde main. Nous avons ainsi des partenariats avec le Relais et d’autres collecteurs locaux pour les aider à écouler leurs stocks.» 

Et sur la question du recyclage des vêtements trop abîmés pour être remis sur le marché du prêt-à-porter, le dirigeant de Patatam ne pratique pas la langue de bois : «Le recyclage est un challenge majeur ! Nous avons des pistes, comme la création d’objets en plastique ou la production de solutions d’isolation. Mais oui, c’est un vrai sujet.» Quant à l’avenir, l’entreprise pourrait se lancer également dans le rachat et la vente d’accessoires et de chaussures. A Cambrai… comme ailleurs.