Passer à la vitesse supérieure ?

L'an dernier, le Calaisis jouait une carte de plus avec l'ouverture d'un fablab qui a l'ambition de mettre l'innovation numérique à portée de tous les publics. Zone Marcel-Doret, à l'ombre de la CCI qui l'héberge, le fablab essaie d'attirer. Rencontre avec son nouveau manager, Laurent Zunquin.

«Manipulations sur imprimante 3D ». 
«Manipulations sur imprimante 3D ». 
CAPresse 2015

Une dizaine d'outils numériques sont à la disposition de tous les publics au fablab de Calais depuis l'an dernier.

Dans un atelier d’une dizaine de mètres de haut, face à la pépinière d’entreprises de la CCI régionale, un grand espace central offre trois tables aux visiteurs. Tout au long des murs, des postes de travail et des machines en open use. Un “forgeur” accompagne toute personne qui vient concrétiser une idée. La fabrication d’un objet avec une imprimante 3D, un entrepreneur qui veut prototyper quelque chose avant de passer à la série, un passionné qui met en place ses éléments pour une pièce complexe, un commerçant qui veut voir ce que donne l’impression 3D d’un porte-savon… Les déclinaisons sont infinies et relèvent de l’imagination, mais aussi de la taille des équipements, comme du soutien des acteurs qui veulent s’impliquer dans la création de valeurs numériques. Soutenu par des subventions (200 000 euros en 2013 via l’association Tektos), par une mise à disposition de son atelier par la CCI à la pépinière d’entreprises de la zone franche Marcel-Doret, le fablab est encore discret. Son nouveau manager, Laurent Zunquin, explique : “Notre rentrée sera déterminante ; le processus d’entrée au fablab est souvent le suivant : du mal à venir au début, puis une vraie habitude qui se développe. À nous de communiquer avec nos partenaires pour qu’ils nous aident.” 

CAPresse 2015

Manipulations sur imprimante 3D.

On doit montrer du concret“. Et du matériel, il y en a : une dizaine de postes de travail informatique, cinq imprimantes 3D “classiques” (qui appartiennent au fablab), deux “pros” (prêtées par un adhérent), une découpeuse-graveuse laser avec son plateau de 600 sur 300 et une fraiseuse numérique avec un immense plateau (2 400/1 200)… “Ces deux dernières machines sont les plus utilisées“, indique le manager qui attend aussi une plieuse. La fraiseuse expose des créations de toute dimension : une tête de tyrannosaure en lamelles de bois qui donnent de la souplesse à l’objet, des figurines diverses, des appuis-tablette et même une chaise en bois : “45 minutes pour la sortir ; une pièce unique ; 30 euros de coût de revient. Cela devient totalement intéressant pour un commerçant“, résume Laurent Zunquin qui enchaîne avec une étagère en forme d’ours : “On doit montrer les possibles, c’est concret pour les visiteurs.” S’y essayer est-il risqué ? “Il y a des casques, gants lunettes au besoin.” Et l’accès au public est-il source de “casse“. “Pas une fois depuis un an“, sourit Laurent Zunquin. À la rentrée, un atelier hebdomadaire sera organisé. “Cela nous permettra de marier les métiers : amener un ébéniste devant un informaticien, ça pousse l’imagination.”