Pas-de-Calais: une mère et ses deux filles meurent dans l'incendie de leur maison

Une femme de 36 ans et ses deux filles de 9 et 15 ans ont péri lundi dans l'incendie de leur maison à Wingles (Pas-de-Calais), un sinistre dont l'origine, toujours inconnue, pourrait...

La maison incendiée à Wingles le 13 janvier 2025 © DENIS CHARLET
La maison incendiée à Wingles le 13 janvier 2025 © DENIS CHARLET

Une femme de 36 ans et ses deux filles de 9 et 15 ans ont péri lundi dans l'incendie de leur maison à Wingles (Pas-de-Calais), un sinistre dont l'origine, toujours inconnue, pourrait être d'origine accidentelle selon de premiers éléments.

Deux autres enfants de la famille, deux garçons de 11 et 12 ans, ont été secourus par un voisin et transportés à l'hôpital de Lens.

"Aucune piste n'est privilégiée" et "les investigations se poursuivent afin d'identifier l'origine de l'incendie", avec le concours de techniciens experts en incendies du service interdépartemental de la police judiciaire (SIPJ) du Nord, a indiqué lundi en fin d'après-midi le procureur de Béthune Etienne Thieffry.

L'enquête, confiée au SIPJ du Pas-de-Calais, "est ouverte du chef de destruction volontaire par incendie ayant entraîné la mort afin de permettre les investigations les plus larges", a-t-il souligné.

Selon une source policière, la piste d'une origine criminelle de l'incendie est "écartée" en l'état de l'enquête, qui s'oriente vers l'embrasement d'une batterie d'engin de déplacement personnel motorisé de type gyropode.

Lundi en milieu de matinée, les portes et fenêtres de cette maison mitoyenne en briques rouges, comportant un étage, étaient noircies par les flammes, a constaté sur place une journaliste de l'AFP.

Dans ce quartier résidentiel de Wingles, des camions de pompiers stationnaient devant la maison, une voiture de police bloquait la rue et des agents de la police scientifique s'activaient entre les véhicules. Une odeur de brûlé flottait.

"L'incendie s'est déclaré vers 04H15. L'étage était complètement embrasé. Un voisin a été réveillé par un bruit, une déflagration. Il est allé chercher une échelle et a sorti deux garçons qui étaient à la fenêtre du premier étage", a rapporté Sébastien Messent, maire de Wingles, à l'AFP.

Une détonation

"J'ai entendu une détonation, alors je suis sorti dans la rue. J'ai pris l'échelle, les volets étaient ouverts, et de la fumée noire sortait. J'ai aidé les garçons à descendre l'échelle" a raconté à l'AFP ce voisin, Marc, qui n'a souhaité donner que son prénom. "Ils étaient en panique", a-t-il décrit, encore sous le coup de l'émotion. 

"On a fait le maximum qu'on pouvait", a résumé Marc, expliquant que l'un de ses fils a essayé d'entrer par l'arrière de la maison, sans succès, tandis que son autre fils a prévenu les pompiers.

La mère et ses deux filles n'ont pu être sauvées. En début d'après-midi, leurs corps ont été évacués du premier étage à l'aide d'une nacelle.

Les deux garçons rescapés étaient en urgence relative lors de leur prise en charge, selon le Service départemental d'incendie et de secours (Sdis) du Pas-de-Calais.

Le père de famille était à son travail au moment du drame, a indiqué le maire.

Les deux garçons et leur père, "bénéficient de l'assistance de l'association d'aide aux victimes France Victimes 62", a indiqué le procureur.

Le feu a été maîtrisé aux alentours de 08H00, mobilisant 35 sapeurs-pompiers, selon le Sdis. À leur arrivée, la maison était totalement embrasée, selon la préfecture du Pas-de-Calais. 

Raoul Lelong, 76 ans, en chaussons dans son jardin enneigé, habite presque en face de la maison sinistrée. "Je me suis levé vers 4H30 et j'ai entendu les pompiers. Je suis sorti de chez moi et j'ai constaté que la maison était embrasée", a-t-il témoigné auprès de l'AFP. 

"J'ai vu le voisin monter une échelle à hauteur des enfants qui étaient à la fenêtre à gauche. Il les a sauvés, mais il n'a pas pu aller plus loin", a-t-il confirmé.

Célia Laevens, une autre voisine, confie derrière la rubalise tenant à distance badauds et journalistes : "J'ai une petite sœur de 15 ans qui jouait souvent à vélo et à trottinette avec les deux petites. Elles étaient dans le même établissement scolaire, en primaire et au collège... Ça fait mal au cœur".

Tous les voisins interrogés par l'AFP ont décrit une famille discrète, que personne ne connaissait très bien.

36TM24X