Insertion professionnelle

Ozange et CIT Dessaint, un partenariat autour du textile qui fonctionne

La structure d’insertion Ozange et l’entreprise textile CIT Dessaint, toutes deux installées à Amiens, entretiennent des liens étroits depuis plusieurs années.

Alexandre Le Bon et Nicolas Dessaint. @Aletheia Press/ DLP
Alexandre Le Bon et Nicolas Dessaint. @Aletheia Press/ DLP

Ozange, structure d’insertion, et l’entreprise CIT Dessaint, spécialiste du textile sportif et de la communication, collaborent depuis de nombreuses années. Alexandre Le Bon, chef de service des Ateliers et chantiers d’insertion (ACI) chez Ozange et Nicolas Dessaint, Directeur général de CIT Dessaint reviennent sur cette collaboration gagnant-gagnant pour les deux structures, basées à Amiens. « Nous nous sommes rencontrés à l’époque où je travaillais au sein de Passerelles vers l’emploi 80 qui a pour objectif de rapprocher nos salariés du monde du travail. CIT Dessaint avait alors intégré deux personnes. Depuis nous avons toujours été en lien », sourit Alexandre Le Bon.

Une porte vers l’emploi

Des échanges naturels pour l’entreprise. « L’insertion a toujours fait partie de notre ADN. Nous prenons régulièrement des gens en stage pour voir si le métier leur plaît et s’ils peuvent s’intégrer chez nous », souligne Nicolas Dessaint. C’est pourquoi l’entreprise confie régulièrement des travaux au kiosque à couture d’Ozange. « Cela leur permet de travailler sur des projets concrets, avec des contraintes, des délais à respecter et nous, ça nous soulage vraiment », poursuit le Directeur général de CIT Dessaint.

En effet, l’entreprise est actuellement contrainte de freiner son développement face à un manque de main d’œuvre. « J’accepte parfois des commandes en sachant que je vais pouvoir en sous-traiter une partie au Kiosque à couture, constate Nicolas Dessaint. Nous avons beaucoup de mal à trouver des gens compétents. Aujourd’hui, je ne vais pas chercher de nouveaux marchés parce que je ne pourrais pas y répondre convenablement. »

Mais pas question non plus de surcharger les couturiers du Kiosque à couture qui montent progressivement en compétence. « Ils sont fiers de voir leur travail sur des équipes de hockey ou de réaliser des serviettes pour un club de rugby. Mais nous demeurons sur des parcours d’insertion avec une charge de 120 heures par mois maximum », ajoute Alexandre Le Bon. À l’issue du cursus de 24 mois au Kiosque, certains intègrent cependant CIT Dessaint.

Le Kiosque à couture, porté par Ozange, puise régulièrement dans les chutes de tissus ou les erreurs de fabrication de CIT Dessaint pour réaliser ses projets d’upcycling. @Aletheia Press/ DLP

Valorisation textile

Les deux structures se retrouvent également autour du recyclage. Le Kiosque à couture, qui a fait de l’upcycling sa marque de fabrique, alimente régulièrement son fonds de tissus dormants grâce aux chutes ou aux erreurs de fabrication de CIT Dessaint. « Avec Nicolas, Philippe et Valérie nous partageons beaucoup. Ils mettent de côté énormément de choses pour nous, c’est une vraie chance parce que cela permet aux couturiers de travailler des tissus très différents, de réaliser certains projets ou de rembourrer nos créations », se réjouit Alexandre Le Bon.

Au-delà du geste généreux, cette démarche offre aussi la possibilité à l’entreprise textile de valoriser une matière qui termine encore trop souvent à la poubelle. « Depuis six ans, nous avons vraiment fait évoluer les choses, nous sommes dans une optique d’aller plus vers le recyclage et de limiter la surconsommation. Mais, pour le textile, il est encore difficile de trouver des filières pour valoriser ces déchets », se désole Nicolas Dessaint.