Oudéa-Castéra, un retour aux affaires contrarié
Prise dans une tempête pendant près d'un mois en début d'année, le temps de son passage à l’Éducation nationale, Amélie Oudéa-Castéra, réaffectée depuis aux Sports, son portefeuille d'origine, s'est remise en selle progressivement, avant que ce retour sans bruit ne...
Prise dans une tempête pendant près d'un mois en début d'année, le temps de son passage à l’Éducation nationale, Amélie Oudéa-Castéra, réaffectée depuis aux Sports, son portefeuille d'origine, s'est remise en selle progressivement, avant que ce retour sans bruit ne soit entaché par l'annonce d'une mise en examen.
La ministre a appris en fin d'année dernière sa mise en examen pour diffamation après des propos visant l'ex-président de la Fédération française de football Noël Le Graët, une nouvelle qu'elle a prise avec "sérénité", a fait savoir jeudi son entourage. Mais cet épisode, révélé jeudi par l'AFP, constitue toutefois une nouvelle embûche sur une route déjà cabossée.
"Elle a vécu ce qu'aucun politique ne souhaite vivre. Etre prise dans un feu qui ne s'arrête plus quoi qu'on fasse. Et elle est quand même revenue", résume une source proche du ministère des Sports.
Sa descente aux enfers fut en effet brutale, déclenchée début janvier dès sa première visite dans une école des Yvelines peu après sa nomination à la tête de ce super ministère mêlant Education nationale et Sports à quelques mois des JO. Une double casquette qui semblait pour certains "intenable" selon plusieurs sources à l'époque.
Crash
Aux côtés de Gabriel Attal à Andrésy (Yvelines), le crash. Sa sortie sur le "paquet d'heures non remplacées" pour expliquer son choix de mettre ses enfants à l'école privée parisienne Stanislas a déclenché une tempête qui n'a pris fin qu'un mois plus tard. Une période entremêlée de polémiques à répétition, en lien avec l’Éducation nationale.
"Une période longue, très longue quand on le vit de l'intérieur", confie une source proche du milieu sportif. Une période qui l'a fragilisée.
Lors des vœux du CNOSF le 30 janvier, à neuf jours de sa rétrogradation, la ministre a lâché ses coups, s'en prenant violemment à ses détracteurs, ce que certains ont interprété à tort comme une sorte de chant du cygne. Elle s'est dépeinte dans ce discours comme le "symbole d'une caste à abattre", alors que l'opposition mais aussi plusieurs élus de la majorité, eux en off, demandaient son départ du gouvernement. Elle n'a pourtant pas perdu le soutien d'Emmanuel Macron qui a décidé de la maintenir aux Sports.
"Un choix assez logique, elle a fait des erreurs mais une chose est sûre, c'est une bosseuse à et six mois des JO, c'est la seule qui pouvait faire le job", assure une source proche du mouvement sportif.
Son retour s'est fait en douceur. "Elle n'a pas coupé ni pris de congés", assure à l'AFP son entourage.
Elle qui, avant ce tourbillon, pouvait enchaîner trois-quatre sorties dans les médias dans le semaine, a opéré une diète, "un temps de respiration médiatique" précise son entourage, avant de revenir pas à pas. Un retour stratégique et millimétré pour ne pas brusquer l'opinion. D'abord des interviews à la presse étrangère, puis la presse quotidienne régionale, avant de refouler les plateaux des radios nationales (RTL, France Inter, France Info...).
Clans en interne
En coulisses, elle a repris les rênes de l'éco-système sportif assez vite, selon plusieurs sources. "Clairement elle a été très présente dès sa réaffectation et hyper efficace, comme à son habitude", estime à l'AFP Ludovic Royé, président de l'ASDTN.
Cette tornade a toutefois laissé des traces. "En interne, des dissensions sont apparues entre ses soutiens affichés et les autres", explique une source proche du mouvement olympique.
Une tribune de soutien publiée en pleine tempête signée de plusieurs présidents de fédérations et de DTN a été diversement appréciée.
"Pas mal de gens se sont affichés pour la soutenir, en sachant qu'ils allaient prendre des coups. Au sein du ministère des Sports, certains DTN se sont fait par exemple convoquer par la direction des sports", rappelle un des signataires.
"Cela a créé des clans en interne. Ca reste une cicatrice", assure-t-il. Elle a assuré dans plusieurs interviews que cette période, pendant laquelle elle avait "pris des coups", l'avait "aguerrie".
"Mais elle a changé, elle est plus énigmatique qu'avant. Elle a clairement été touchée par cette séquence, elle a l'air un peu en retrait depuis", résume à l'AFP un élu qui la croise régulièrement.
Lundi, lors d'un séminaire olympique à la Villette avec les présidents de fédérations, les DTN, et les directeurs de performance, ce qu'on désigne la +famille olympique+, elle plantera officiellement la bannière de son retour.
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