Avec sa batterie multi-usages

Otonohm révolutionne le marché de l'énergie embarquée

La start-up Otonohm, basée à EuraTechnologies, a développé la première batterie mobile universelle capable de recharger tout type d’appareil électrique. D'une durée de vie plus longue, plus autonome et plus puissante, la batterie "Basecamp" est promise à un bel avenir. Zoom sur une technologie de rupture made in Lille.

La batterie "Basecamp" sera industrialisée fin 2022.
La batterie "Basecamp" sera industrialisée fin 2022.

De l'énergie n'importe où, à n'importe quel moment, tel est le credo de la pépite d'EuraTechnologies, Otonohm. «Le monde va vers le tout-électrique et aura besoin de plus en plus d'énergie dans les années à venir. Pourtant, malgré cela, on constate un important gaspillage d'énergie actuellement. Il fallait trouver des solutions d'énergie mobile, des solutions extrêmement performantes qui soient accessibles à tous. C'est la raison pour laquelle nous avons créé Otonohm.» Incubée à EuraTechnologies en 2017, la start-up lilloise a parcouru du chemin depuis.
A destination de tous les consommateurs ou usagers de batteries, cette batterie multi-usages, très peu encombrante et d'une empreinte carbone faible, présente de multiples atouts, à savoir une durée de vie et une autonomie allongées, une charge rapide, mais aussi une chaîne d'alimentation extrêmement simplifiée. Cette solution, vue comme une révolution sur le marché de l'énergie, est née d'un constat simple : les batteries actuellement en vente sur le marché nécessitent des appareils de conversion d’énergie, c'est-à-dire des chargeurs et convertisseurs. 

Or, cette technologie «permet d'éliminer tous les appareils de puissance en amont et en aval de la batterie», résume Nicolas Tchidemian, directeur général et cofondateur d'Otonohm avec Christophe Piquemal et Elérig Escallot. Autrement dit, la solution fait fonction de chargeur et de convertisseur et économise beaucoup d'énergie (20% par rapport aux technologies existantes).

À la conquête des acteurs du BTP

Les professionnels du bâtiment voient un certain intérêt dans cette technologie unique au monde. En effet, cette nouvelle batterie pallie l’absence d’alimentation électrique sur le terrain et représente une réelle alternative aux groupes électrogènes. «Nous ciblons les gros acteurs qui sont intéressés par l'empreinte carbone et l'économie d'énergie dans le BTP. On voit bien que dans ce domaine tous les acteurs sont concernés car les besoins d'énergie sur les chantiers sont assez énormes», indique Nicolas Tchidemian. Otonohm cible également d'autres secteurs d'activité comme l'industrie du cinéma, l'événementiel et la mobilité (bateaux, automobiles, motos et scooters).

Industrialisation fin 2022

«Nos perspectives de développement sont assez enthousiasmantes puisqu'on a une technologie unique en Europe et les tests réalisés au CRITT (Centre régional d'innovation et de transfert de technologie, ndlr) nous ont réservé de belles surprises.» Celle-ci sera industrialisée fin 2022. «Notre technologie, c'est comme un piano, il faut toutes les touches pour jouer du Mozart et on construit les touches une par une » glisse Nicolas Tchidemian.

En attendant, la start-up lilloise s'appuie sur son savoir-faire français pour promouvoir sa solution à l'international, notamment en Amérique du Nord, au Moyen-Orient et en Europe. "Notre technologie ne s'arrête pas aux frontières. Notre force auprès des interlocuteurs internationaux est que nous soyons français. La France est un pays d'ingénieurs, de recherche et figure parmi les leaders de l'énergie.» Si Otonohm emploie actuellement une douzaine de collaborateurs, la start-up affiche un plan de recrutement ambitieux. Quatre profils rejoindront l'effectif en 2022. 

A horizon 2025, Otonohm, qui s'inscrit parfaitement dans les enjeux de transition énergétique actuels, voit sa technologie «déployée un peu partout dans le monde, au service de marchés importants portés par des leaders qui veulent avoir un avantage concurrentiel», résume le dirigeant.

Christophe Piquemal, Nicolas Tchidemian et Elerig Escallot sont à la tête d'Otonohm.