Orange Bank, la «banque apprenante»
Un mois après le lancement d’Orange Bank, Nadine Foulon-Belkacémi, directrice Orange Nord de France, revient sur les projets régionaux de l’opérateur historique et sur ce nouveau marché.
Si Stéphane Richard, PDG d’Orange, a évoqué fin novembre des «petits bugs» qui ont concerné «1% des clients», l’arrivée d’un opérateur télécom sur le marché bancaire n’est pas passée inaperçue. 30 000 clients dix jours après le lancement (le 2 novembre dernier) ont souscrit à l’offre bancaire 100% mobile. «Nous ne nous adressons pas uniquement aux geeks ! L’application est simple et intuitive. D’ailleurs, les plus appétents aux technologies du numérique sont le plus souvent à la retraite», concède Nadine Foulon-Belkacémi. Ce modèle «phygital» s’appuie sur le réseau des boutiques : 81 conseillers ont été spécialement formés au sein des 9 boutiques dans le Nord – Pas-de-Calais et des 3 succursales de Picardie. Au niveau national, 500 développeurs sont mobilisés.
Intertitre
«Une banque apprenante»
«On s’adaptera en fonction des demandes des clients. Pour l’instant, nous proposons un livret d’épargne rémunéré à 1% et le crédit viendra probablement l’an prochain.» Objectif affiché : 2 millions de clients d’ici dix ans, «deux fois plus que le nombre de clients des banques dites digitales» selon la directrice régionale, qui estime à 3 millions le nombre de Français clients d’une banque en ligne. Les arguments ont de quoi séduire : aucune limite de paiement, un décompte immédiat et un service 100% gratuit. Avec néanmoins quelques prérequis : «Nous voulons des clients actifs qui utilisent Orange Bank au moins trois fois par mois.» L’opérateur télécom n’est pas complètement novice dans le domaine : en 2016, le groupe a racheté 61% de Groupama et, en 2008, Orange Money, le service de transactions financières d’un mobile à un autre, a été lancé en Afrique et au Moyen-Orient et compte aujourd’hui 37 millions de clients. Aux détracteurs qui affirment qu’un opérateur télécom a peu de légitimité sur le marché bancaire, Nadine Foulon-Belkacémi rétorque : «Nous avons le savoir-faire et l’expertise. Orange porte l’innovation et a donc toute légitimité pour pouvoir le faire. L’idée n’est pas de piquer la place aux autres banques mais d’apporter un service différent.»
ENCADRE
Un siège flambant neuf mi-2019
Actuellement en cours de construction, le nouveau siège régional d’Orange – 19 000 m2 aux abords du stade Pierre Mauroy – regroupera les activités techniques, le service client, la direction de l’expérience client et la direction régionale, aujourd’hui dispatchés dans quatre bâtiments différents situés à Villeneuve-d’Ascq. En tout, 1 300 salariés rejoindront le site.