Opposition ferme contre une porcherie
Le projet de porcherie industrielle d'Heuringhem dans l'audomarois continue, depuis son lancement en 2011, à connaître des difficultés. Le point avec Jean-Michel Jedraszak, président de l'association de défense de l'environnement qui bataille contre cette implantation.
Avec ses 459 adhérents l’an dernier, l’association Intervillages pour un Environnement Sain (AIVES) pèse toujours autant. Forte de sa victoire en justice contre le projet de porcherie (dont le permis de construire a été annulé par le tribunal administratif le 18 octobre 2014) porté par le couple Bridault-Chevalier, l’association a tenu son assemblée générale le 1er juin dernier. Jean-Michel Jedraszak, son président a rappelé l’historique récent : “nous sommes sur trois procédures aujourd’hui. Celle qui concerne le chemin qui mène à la porcherie, celle du permis de construire (qui a été modifié) et celle, la plus importante, relative à l’autorisation d’exploiter“. Ce projet qui doit voir arriver 4 500 porcs a commencé à sortir de terre mais les travaux ont été arrêtés suite à la décision de justice. Un appel est toujours en cours à la cour d’appel de Douai. En mars dernier, le préfet a donné une autorisation temporaire.
300 truies et jusqu’à 3 000 porcs dans l’exploitation. Sur cette possible installation, les habitants des villages avoisinants ne tarissent pas de reproches : “les animaux naissent et meurent sur caillebotis ; la victime, ce n’est pas ce couple qu’on n’empêche pas de travailler, c’est l’environnement” assènent t-ils, soutenus par la confédération paysanne alors que la FNSEA (Fédération Nationale des Syndicats d’Exploitants Agricoles) soutient le couple d’entrepreneurs. Qui s’en défend : “4 500 équivalents-animaux, ce sont des termes administratifs. Cela correspond à un élevage de 282 truies productives, soit 312 truies présentes. Cela ne sera jamais plein, seulement aux deux-tiers” explique Aurélie Bridault. La moyenne régionale de ce type de ferme est de 110 truies actuellement. Les opposants reprochent également au projet de laisser très peu de valeur sur le territoire : “la viande sera découpée ailleurs et la nourriture ne vient même pas de France” pointe Jean-Michel Jedraszak. Dans l’audomarois, l’incidence de ce projet touche aussi les familles : “regardez l’école d’Ecques, elle est quasiment entourée de champ d’épandage…” avance un adhérent. Les tribunaux vont devoir encore traiter cette affaire pendant de longs mois. Et prendre peut-être aussi, gérer des avis divergents selon les procédures.