Opale environnement : objectif 20 GWh/an de biométhane à partir de 2023

À Sainte-Marie-Kerque, la filiale de Séché environnement, spécialisée dans le traitement des déchets, s’apprête à franchir une nouvelle étape dans sa stratégie de décarbonation.

Opale environnement, filiale de Séché environnement, valorise et traite les déchets des particuliers, des  collectivités et des entreprises. © Séché environnement
Opale environnement, filiale de Séché environnement, valorise et traite les déchets des particuliers, des collectivités et des entreprises. © Séché environnement

«Nous sommes en train de vivre une crise énergétique inédite. Et dans ce contexte, notre projet de production de biométhane à Sainte-Marie-Kerque est une illustration du potentiel de nos déchets pour produire de l’énergie de façon locale et durable», explique Pierre-Yves Burlot, directeur du développement durable de Séché environnement, spécialisée dans la gestion des déchets.

Du biométhane plutôt que de l’électricité

Ainsi, dès le second semestre 2023, sur le site d’Opale environnement, filiale de Séché environnement depuis 2002, une unité de production devrait être mise en route. Et ce, grâce à un partenariat avec Waga Energy, opérant dans le domaine des énergies renouvelables, et plus particulièrement spécialisée dans l'épuration du biogaz en biométhane grâce à sa technologie brevetée, "Wagabox".

«Toutes les phases de test ont déjà été réalisées avec succès», relève Pierre-Yves Burlot, directeur du développement durable de Séché environnement. © Séché environnement

Une production qui viendra se substituer à l’unité de production d’électricité mise en service en 2009. «A l’époque, notre démarche était déjà innovante », souligne Pierre-Yves Burlot. Mais le responsable relève que les technologies ont évolué : «Aujourd’hui, lorsque l’on transforme du biogaz en électricité, le rendement est autour de 30%. Lorsqu’on épure ce même biogaz en biométhane, on est proche de 90%.» Produire du biométhane se substituant à un gaz d’origine fossile induit également une décarbonation plus forte que dans le cas de l’électricité, majoritairement d’origine nucléaire.

Une économie de 3 300 tonnes d’eqCO2

Autres avantages du biométhane : il peut être transporté et stocké facilement. Par ailleurs, Pierre-Yves Burlot relève qu’il existe actuellement des tarifs préférentiels de rachat du biométhane, ce qui n’est plus le cas pour l’électricité. Pour un fonctionnement optimal, Opale environnement s’est engagée sur des volumes de livraison et devra rester attentive sur les critères de qualité, ce qui a nécessité d’affiner les dispositifs de suivi. «Toutes les phases de test ont déjà été réalisées avec succès», complète Pierre-Yves Burlot.

Ainsi, Opale environnement, qui emploie 70 personnes et traite 50 000 tonnes de déchets sur son site de Sainte-Marie-Kerque, devrait permettre l’injection de 20 GWh de biométhane par an, soit une économie de 3 300 tonnes d’eqCO2. L’investissement, de plusieurs millions, est réparti entre les deux entreprises. Waga Energy prend en charge la construction et la gestion de l’unité de production, elle achète le biogaz et vend ensuite le biométhane. Opale environnement, qui réalise 14,9 millions d'euros de chiffre d’affaires annuel, assurera le raccordement aux réseaux de GRDF. Le contrat qui lie les deux partenaires s’étend sur quinze ans. La collaboration avec Waga Energy, qui exploite déjà exploite 13 unités Wagabox, «est une première pour nous», poursuit Pierre-Yves Burlot.