On paie désormais en Bou'Sol, la monnaie locale et citoyenne
Depuis le 17 mai, la nouvelle monnaie Bou'Sol s'échange sur le territoire du Pays boulonnais. Déjà plus de vingt prestataires, il est vrai convertis de longue date à l'économie sociale et solidaire, l'acceptent. Et on dénombre une centaine de "solistes" : les particuliers qui ont adhéré (3 € par an).
Rassemblant différents partenaires (communauté d’agglomération du Boulonnais, communauté de communes Desvres-Samer, Région Nord-Pas-de-Calais, Crédit municipal de Boulogne, la MACIF, Caisse des dépôts, Acteurs pour une économie solidaire…), l’Association pour la promotion de la monnaie citoyenne du Boulonnais (APMC) frappe une monnaie délimitée aux frontières du territoire. Déjà, elle se réjouit des premiers échanges commerciaux réalisés avec ses nouveaux billets libellés en Bou’Sols : boulangerie, fleuriste, épicerie bio, librairie, café, écogarage, auto-école sociale, etc. constituent les premières enseignes où chaque habitant peut venir faire ses emplettes avec la nouvelle monnaie.
Concrètement, pour obtenir des Bou’Sols il faut se rendre au Crédit municipal. Si le taux de change est fixe (un euro = un Bou’Sol), un coup de pouce est donné au consommateur qui obtient un Bou’Sol de prime lorsqu’il échange 20 euros, et gagne des points de fidélité à chaque achat effectué. En contrepartie, plus il gardera ses billets sans les dépenser, moins il bénéficiera de ce bonus. Et s’il ne les utilise que six mois plus tard, il devra reverser 5% à la banque pour qu’ils retrouvent leur valeur faciale.
Cette monnaie, voulue par les élus du Pays boulonnais, se décline en billets de 1, 2, 5, 10 et 20 Bou’sols, illustrés par des dessins de Nausicaà, du port de pêche, du cheval boulonnais, du site des deux Caps… En deux mois, plus de 2 500 Bou’Sols sont ainsi entrés en circulation.
Une monnaie dynamique. Les promoteurs de cette monnaie citoyenne souhaitent favoriser la consommation de proximité et par conséquent l’économie locale. Mais l’idée est aussi de rendre accessible au plus grand nombre cette qualité des produits et des services sans que le prix soit un frein à leur acquisition. “Nous souhaitons maintenant étendre le système aux professionnels, de prestataire à prestataire, annonce Marc Lefevre, directeur de la caisse du Crédit municipal. De façon à ce que, par exemple, la fleuriste puisse payer son imprimeur avec les Bou’Sols qu’elle a encaissés, sans repasser par la banque. Seule une monnaie qui bouge permet de créer de la richesse.“
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