Visite ministérielle chez Befesa Valera à Gravelines

Olivier Becht salue une filière d’excellence dans le recyclage des métaux critiques

Olivier Becht, ministre délégué chargé du Commerce extérieur, était en visite chez Befesa Valera à Gravelines le 4 avril dernier. L’usine est spécialisée dans la fabrication de ferro-alliage à partir de poussières de chrome et nickel issues des aciers inox. Un recyclage exemplaire de métaux critiques que le ministre est venu saluer.

Le ministre délégué chargé du Commerce extérieur, Olivier Becht, a été accueilli sur le site Befesa Valera de Gravelines par son directeur, Denis Chevé (à droite) et Alain Merlen, premier adjoint au maire de Gravelines.
Le ministre délégué chargé du Commerce extérieur, Olivier Becht, a été accueilli sur le site Befesa Valera de Gravelines par son directeur, Denis Chevé (à droite) et Alain Merlen, premier adjoint au maire de Gravelines.

A l’heure de la transition énergétique et du fort développement de la demande de «métaux critiques» pour fabriquer, entre autres, les batteries pour véhicules électriques, le ministre Olivier Becht s’est félicité de la bonne santé de l’usine Befesa Valera qui recycle le chrome et le nickel contenus dans les poussières d’acier inox pour les transformer en ferroalliage. «La rareté de ces métaux et les besoins énormes qui seront les nôtres demain rendent encore plus vertueuse la filière recyclage, comme ici à Gravelines, qui permet de préserver la ressource», a-t-il souligné. 

Propriété du groupe espagnol Befesa, l’usine exporte la plus grande partie de sa production en Europe (Finlande, Italie et Belgique, notamment), «ce qui démontre l’attractivité de notre pays pour les capitaux étrangers» a ajouté Olivier Becht, qui a assuré à son directeur, Denis Chevé, le soutien de l’Etat pour que les entreprises puissent continuer à bénéficier d’une électricité bas carbone à faible coût dans les prochaines années. Entreprise électro-intensive (avec une consommation d’électricité de 100 GWh/an qui représente entre 40 à 50% des coûts de fabrication), le site de Gravelines s’inquiète, en effet, de la fin du dispositif ARENH en 2025 qui oblige EDF à vendre un quota annuel d’électricité nucléaire à bon marché à ses concurrents dont l’entreprise bénéficie actuellement pour une part importante de ses besoins. 

«Nous travaillons à cette problématique. A plus long terme, notre soutien à EDF et notre volonté de redynamiser notre parc nucléaire, notamment avec la construction d’EPR nouvelle génération, dont deux ici à Gravelines, est stratégique pour l’avenir de nos entreprises», a voulu rassurer Olivier Becht.

18 000 tonnes de ferroalliage produites en 2022

En 2022, le site Befesa Valera de Gravelines a traité 43 000 tonnes de poussières d’acier inox (sur une capacité de 65 000) venues principalement d’aciéristes européens. Le recyclage de ces poussières est un enjeu très important, la production d’une tonne d’acier en générant en moyenne 30 kg. Des fours de l’usine sont ressorties 18 000 tonnes de ferroalliages. Le site a également produit 29 000 tonnes de laitier (sous-produit issu du process) qui ont été valorisées en technique routière. Elle emploie 85 salariés.

Sur un marché surcapacitaire en Europe, le groupe a annoncé un investissement de 200 millions pour ses sites européens à cinq ans, alors qu’il a déjà consenti, depuis 2016, à un gros effort financier pour son segment R&D sous forme d’un projet baptisé «Valera 2020». «L’enjeu est d’optimiser notre consommation d’énergie mais aussi de parvenir à ouvrir à d’autres métaux (comme le ferromanganèse ou le ferrochrome) notre capacité de retraitement. Nos équipes travaillent aussi à l’enrichissement de ferroalliage pour les valoriser en éléments nobles», a détaillé Denis Chevé lors de la présentation de l’usine à la délégation ministérielle. 

Enfin, le directeur a profité de la venue d’Olivier Becht pour pointer le coût de la décarbonation industrielle pour les entreprises françaises, notamment la sienne qui émet chaque année 32 000 tonnes de CO2. Sans remettre en cause son bien-fondé, il a plaidé pour un accompagnement de l’Etat pour éviter une baisse de la compétitivité ajoutée à une concurrence déloyale venue d’autres sites hors Europe qui ne sont pas confrontés aux mêmes contraintes.