Industrie et formation

O’Tech, fer de lance de la réindustrialisation, pousse les murs

Ouverte en 2021, l’école de production, installée à Compiègne, s’agrandit et travaille à consolider son avenir. Elle fait partie de l'un de ces 67 éétablissements privés d’enseignement technique que compte la France, mis en avant par le gouvernement pour répondre au besoin de main-d’œuvre dans l’industrie. 

L'école de production de Comopiègne est spécialisée dans l'usinage et la chaudronnerie. (© O’Tech)
L'école de production de Comopiègne est spécialisée dans l'usinage et la chaudronnerie. (© O’Tech)

L’école de production O’Tech, lancée en septembre 2021 à Compiègne, poursuit son développement. Conformément à son projet initial, elle s’est lancée dans l’agrandissement de ses locaux, avec des travaux achevés en mai dernier. « Nous occupions initialement un bâtiment de 1200 m², mais avec l’augmentation de l’effectif qui a atteint une cinquantaine d’élèves, nous étions à l’étroit », résume Bruno Batailly, directeur d’O'Tech. Ce sont ainsi 400 m² qui se sont ajoutés, en mai dernier, aux espaces existants. Répartis sur deux niveaux, ils sont pour moitié consacrés à des salles de classes et pour moitié à l’atelier.

Les élèves en CAP et en première année Bac pro chaudronnerie et usinage ont vu, notamment, la partie atelier dédiée à la chaudronnerie s’agrandir. « Traiter des pièces de 3 ou 4 mètres était jusqu’ici impossible, constate Bruno Batailly. Nous pouvons désormais répondre à une commande d’un de nos clients avec l’installation d’une mini-chaîne d’assemblage. Cela permet d’aller plus loin dans les apprentissages. »

Consolider l’activité de l’école

O’Tech, qui base sa pédagogie sur un apprentissage en atelier (plus de 60% du temps), entend mettre à profit les prochaines années pour conforter son fonctionnement. « Il faut, en moyenne cinq à sept ans pour se stabiliser et trouver un équilibre pérenne », développe le directeur. Le budget de l’école repose à 30% sur un soutien régional, 30% sur des aides de l’État et à 40% sur les commandes et le versement de la taxe d’apprentissage par les entreprises.

L'école de production propose par exemple d'obtenir un Bac Prou ou un CAP en chaudronnerie. (© O’Tech)

Le mot d’ordre de l’établissement, commun au réseau des écoles de production, est simple : « la scolarité est gratuite, nous acceptons tous les élèves à partir de 15 ans s’ils sont motivés et nous proposons des formations sur des métiers en tension localement », développe Bruno Batailly. Et cela fonctionne, le taux de réussite cet été, en CAP, était de 100% avec 80% de mention.

Les jeunes ont ensuite la possibilité de poursuivre avec une première Bac pro, toujours à O’Tech. La terminale professionnelle en alternance se fait, en revanche, avec un partenaire, Promeo. Un parcours qui permet d’être particulièrement bien armé pour entrer dans la vie professionnelle « Nous avons des machines conventionnelles et numériques, ce qui correspond à ce que l’on trouve dans le parc matériel des entreprises locales », souligne Bruno Batailly

Une opportunité professionnelle 

Offrant une alternative entre l’enseignement classique et l’alternance, O’Tech accueille des profils variés. Adolescents en échec scolaire, en questionnement, déscolarisés sont les bienvenus. « Un de nos élèves souffre de phobie scolaire. Nos petits effectifs et le fait de réaliser de vraies commandes sont propices à offrir un cadre motivant et sécurisant », complète le directeur. Si certains arrivent avec un projet professionnel bien défini, d’autres découvrent ces métiers durant un stage d’immersion dans l’école.

« Il faut souvent lutter contre les idées reçues, chez les jeunes mais aussi chez les parents », reconnaît le directeur. Pour preuve, « trois collégiennes ont visité O’Tech avec leur établissement scolaire. Et elles tenaient absolument à entrer chez nous. Mais leurs parents ont opposé un veto catégorique » regrette-t-il. Et puis il y a aussi cet élève qui a dû batailler avec son père qui refusait de le voir devenir chaudronnier estimant que son fils valait mieux. « Et puis ce père nous a rencontré, sourit Bruno Batailly. Et il a donné son accord à son fils, à la seule condition qu’il rentre à O’Tech ».

Portes ouvertes

Les prochaines portes ouvertes de O’Tech se dérouleront le 25 janvier 2025 de 9h à 12h, les 23 avril et 21 mai 2025 de 14h à 17h. (

(2 B rue Clément Bayard Compiègne, contact : 03.44.91.23.49).