Nouveau souffle pour Plastisem
Une page se tourne à la direction de Plastisem. Depuis juillet 2015, Florian Lefebvre, jeune dirigeant de 31 ans, a repris l’entreprise créée par la famille Sion en 1952. Trois générations et un départ en retraite plus tard, Plastisem s’offre une seconde jeunesse en misant sur ce qui a fait sa force depuis toujours : un savoir-faire industriel hors-pair et des salariés aux compétences rares.
Il vient d’entrer dans la trentaine et pourtant, il n’est pas novice dans la création d’entreprise. C’est à Tours, pendant ses études, que Florian Lefebvre imagine un premier projet de relocation pour les salariés mutés. Il entre ensuite – en tant que salarié – dans le monde de la finance en conseillant des start-up à New York dans le cadre de leur levée de fonds puis rejoint une banque londonienne et pour finir, travaille quatre ans dans un fonds d’investissement à Paris. “Ça faisait 10 ans que j’étais parti du Nord-Pas-de-Calais, j’ai voulu y revenir pour reprendre une entreprise. Je me suis beaucoup posé la question de savoir si j’allais créer ou reprendre. Mais pour créer, il fallait une idée et je n’en avais pas ! Je n’avais pas spécialement envie d’entreprendre dans mon domaine de compétences, la finance” explique Florian Lefebvre. Après plus de 200 rendez-vous, une formation à la chambre de commerce et un réseau activé, il rencontre le dirigeant de Plastisem. “Je voulais reprendre une entreprise en B to B, plutôt technique et en bonne santé. Certes, on choisit l’entreprise mais le cédant a lui aussi son mot à dire ! Je ne suis pas issu de ce métier mais ce projet, je l’ai au fond de moi. J’ai dû convaincre que j’avais une vision à long terme pour l’entreprise.“
Plastique injecté. Plastisem dispose de trois compétences : le bureau d’études, qui réalise la conception 3D et le prototypage ; l’atelier mouliste et l’atelier injection. “Nous réalisons toutes sortes de pièces en plastique injecté, qu’elles soient pour des ordinateurs, des crayons, des boîtiers… L’usage est infini et sur le long terme puisque certaines pièces remplacent du métal. Nous travaillons essentiellement sur des petites et moyennes séries” explique-t-il. Soit 300 moules actifs, 10 presses à injecter de 25 à 300 tonnes et près de 2 000 000 de pièces fabriquées par an à destination des industries de l’agroalimentaire, du transport, du médical, de la décoration mais aussi des startups venues tester un prototype. “Certaines pièces peuvent sembler irréalisables mais le travail de Plastisem est de les rendre réalisables. Le plastique est une matière organique donc elle travaille, il faut la sentir au sens propre comme figuré ! Nous ne faisons pas les mêmes réglages en fonction des saisons ! D’autant plus que la plastique prend l’humidité” détaille le repreneur qui avoue passer deux heures chaque matin dans l’atelier pour s’imprégner de chaque phase de fabrication. Avec une politique interne de “zéro déchet”, Plastisem réutilise chaque gramme de plastique.
Qui dit nouveau dirigeant dit nouvelles ambitions : Florian Lefebvre espère atteindre le million d’euros de chiffre d’affaires à moyen terme (actuellement le CA s’élève à 700 000€). “Pour y arriver, il me faudra embaucher un apprenti. Quand j’y arriverai ce sera bon signe ! Les salariés ont envie de transmettre leur savoir.” Mais aussi, la perspective de devenir ISO 9001. “Je ne suis pas venu pour repartir dans deux ans. J’ai des projets à long terme pour Plastisem“. Cela semble l’amorce d’une reprise réussie.