Nouveau nom pour une nouvelle ère à la Faïencerie de Charolles

La Faïencerie de Charolles, aussi appelée FDC, change de nom pour devenir Charolles 1844. Un an après avoir repris l’entreprise, Romain Piraux souhaite conquérir des marchés haut de gamme.

La Faïencerie de Charolles, spécialiste des objets décoratifs, change de nom pour devenir Charolles 1844 et se tourner vers de nouveaux marchés, plus haut de gamme. @ Charolles 1844
La Faïencerie de Charolles, spécialiste des objets décoratifs, change de nom pour devenir Charolles 1844 et se tourner vers de nouveaux marchés, plus haut de gamme. @ Charolles 1844

"Nous sommes quasiment l’un des derniers artisans de France à réaliser des objets décoratifs en faïence à côté des acteurs spécialisés dans les arts de la table", insiste Romain Piraux. L’homme a repris la Faïencerie de Charolles en fin d’année 2023 alors qu’elle était en redressement judiciaire. Mais l’entreprise peut se targuer d’une histoire bien plus longue qui a débuté en 1844, quand Hippolyte Prost, enfant du pays, reprenait l’atelier de poterie de son père.

Au fil des ans, la société a conservé son héritage culturel de la fabrication artisanale de la céramique. Depuis, le nouveau dirigeant a relancé l’activité, passant notamment d’une dizaine à une vingtaine de salariés. Dans les ateliers de Charolles, l’entreprise conçoit et fabrique des luminaires, des vases et autres objets d’intérieur. Pour vendre ses produits, elle s’appuie sur un réseau de distributeurs en France ainsi que sur quelques boutiques à l’étranger, en Belgique, Suisse mais aussi au Japon et aux Etats-Unis. "Nous répondons aussi aux architectes et designer, nous réalisons aussi un peu de sous-traitance, pour Roche Bobois par exemple."

Changer d’identité…

Pour donner une nouvelle dynamique à cette vieille dame âgée de 180 ans, Romain Piraux fait évoluer le nom de la Faïencerie de Charolles pour qu’il devienne Charolles 1844. "Le mot faïencerie est imprononçable à l’étranger, il n’y a pas de traduction, constate Romain Piraux. Le plus proche reste céramique mais la faïencerie en est une branche." Cette nouvelle terminologie vise ainsi à faciliter l’internationalisation de la marque mais le dirigeant y voit un autre intérêt. "On avait tendance à dire FDC qui revêt une connotation de fabriquant alors que nous voulons développer la marque de la manufacture. 1844 traduit l’héritage du savoir-faire avec l’envie d’y associer de la modernité."

pour s’ouvrir à de nouveaux marchés

Enfin, en tant que Charolles 1844, la faïencerie entend monter en gamme pour s’adresser à une clientèle issue de la sphère du luxe. "Produire en France a un coût donc il est important de vendre au bon prix et de valoriser notre savoir-faire", souligne le dirigeant. Entreprise du patrimoine vivant, elle s’appuie sur ce label pour mettre l’accent sur sa qualité auprès d’un marché français connaisseur.

Avant la reprise de l’activité, l’entreprise réalisait 70 % de son chiffre d’affaires grâce à la sous-traitance, le reste reposant sur sa marque. Désormais, Charolles 1844 souhaite inverser ce rapport en misant sur le marketing et un nouveau packaging. "Nous visons des magasins plus premium, des boutiques haut de gamme et des décorateurs d’intérieur qui cherchent des partenaires exclusifs, détaille Romain Piraux. Nous avons resserré notre catalogue et nos coloris pour redonner de la cohérence tout en amorçant de nouveaux modèles."

Pour Aletheia Press, Nadège Hubert