Nouveau ministre du Logement : Patrice Vergriete ou le talent de la réussite
Le 20 juillet dernier, Patrice Vergriete, maire et président de la Communauté Urbaine de Dunkerque, a été nommé ministre du Logement. Pour le quinquagénaire dunkerquois, c’est une étape de plus, dans un parcours qui s’apparente à un boulevard. Portrait d’un homme «idoine»...
Depuis quelques années, c’est une pluie de bonnes nouvelles qui tombe sur le Dunkerquois. Qu’on en juge : le constructeur français de batteries électriques Verkor en janvier 2022 annonce 2,5 milliards d'euros d’investissement et 1 700 emplois. Un an plus tôt, c’était le groupe chinois XTC et son partenaire français Orano qui choisissaient Dunkerque pour réaliser des cathodes et des batteries de lithium. À la fin du printemps, c’est au tour du groupe taïwanais ProLogium d’annoncer sa future usine de batteries : 5,2 milliards d’euros d’investissement et 3 000 emplois directs. Ces bonnes nouvelles sont la «marque d’un territoire qui marche» et qui symbolisent la ré-industrialisation du pays.
C’est cette image dynamique qui a, entre autres, conduit le président de la République à recruter le maire de la ville Patrice Vergriete et d’en faire son ministre du Logement. Il est vrai que les défis du logement, le maire et président de la Communauté Urbaine de Dunkerque les connaît bien… Pour accueillir les nouveaux emplois sur son territoire, Patrice Vergriete a dû se poser les bonnes questions.
L’homme politique a la bonne-main. Depuis son élection contre Michel Delebarre en 2014, le maire de Dunkerque fait un sans-faute : travaux qui avancent, carnaval qui revient après la période Covid, population en hausse après des décennies de baisse… Et averses d’implantations industrielles «du futur».
Un parcours sans faute
S’il n’est pas le principal artisan de ces bonnes nouvelles en série, le maire de Dunkerque a donné un coup de vent au Dunkerquois et mis en valeur les atouts que le territoire recèle : port industriel qui tourne, foncier disponible et abondant, ville qui a connu de nombreux aménagements, dont sa célèbre digue à Malo-les-Bains. Cette ville, Patrice Vergriete en est issu. Il est né à Dunkerque et a vécu aux Glacis, un quartier populaire proche de la plage où il est né le 4 juillet 1968 d’un père chaudronnier aux chantiers de France. Doué, le jeune homme entre au Lycée Louis Le Grand à Paris avant de poursuivre à l’École Polytechnique (il est ingénieur des ponts et chaussées) puis de décrocher un doctorat en aménagement urbain. Un géant (il mesure 1,98 m), des pieds à la tête…
Sa carrière commence à l’Organisation de Coopération et de Développement Économique (OCDE) puis au ministère du travail où il entre au cabinet de Martine Aubry. Il suit ensuite Claude Bartolone au ministère de la ville où il planche notamment sur les Grands Projets Urbains. En 2000, il rentre à Dunkerque pour diriger l’Agence de l’Urbanisme (AGUR). L’année suivante, il est sur la liste de Michel Delebarre et devient adjoint à la jeunesse, puis au sport lors d’un second mandat. L’idylle avec l’ancien ministre socialiste (et le parti) se termine en 2013. En 2014, Patrice Vergriete lui prend la ville et la présidence de l’agglomération en ralliant, avant Emmanuel Macron, des hommes et des femmes de gauche et de droite.
Politiquement prudent, l’homme se concentre sur son territoire et passe son tour aux régionales, aux cantonales et aux européennes qui suivent. En 2018, Dunkerque devient la première ville des Hauts-de-France à instaurer la gratuité du réseau de bus. La fréquentation double rapidement. En 2020, il est réélu au premier tour avec 64 % des suffrages exprimés. Suppléant aux dernières législatives de Christine Decodts (par ailleurs adjointe à Dunkerque), ils l’emportent sous l’étiquette Renaissance. Lors du dernier remaniement, son nom circulait déjà. Cette confirmation faite, le nouveau ministre est désormais très attendu.