Inauguration

Nouveau départ pour la Banque de France de Laon

La Banque de France a inauguré de nouveaux locaux à Laon, vendredi 13 mai. Pour l'occasion, François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, était présent et a rappelé les missions de proximité que l'institution mène dans l'Aisne.

Le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau (au centre, à g.), Antoine Lefèvre, sénateur de l'Aisne, Aude Bono, députée de l'Aisne, Annie Tujek, conseillère départementale avec (à dr.) Éric Delhaye, maire de Laon et Catherine Caudron, directrice départementale de la Banque de France dans l'Aisne.
Le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau (au centre, à g.), Antoine Lefèvre, sénateur de l'Aisne, Aude Bono, députée de l'Aisne, Annie Tujek, conseillère départementale avec (à dr.) Éric Delhaye, maire de Laon et Catherine Caudron, directrice départementale de la Banque de France dans l'Aisne.

Nouveau départ pour la succursale de la Banque de France de Laon. Exit les locaux anciens et peu adaptés de la rue Kennedy en ville haute, direction la ville basse et le quartier de la gare, dans des locaux modernes. À l'occasion de l'inauguration du site, François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, était présent pour rappeler que l'institution avait un rôle prégnant à jouer dans les territoires. 

« Quand les Français pensent à la Banque de France, ils pensent à la monnaie, aux grandes missions que nous assumons depuis notre création en 1800, il y a 222 ans mais nous avons un ensemble de missions à l'économie et à la société, envers les particuliers et les entreprises, d'où notre présence au plus près des territoires », explique le gouverneur qui rappelle au passage que la succursale laonnoise existe depuis... 1899 !

Si la Banque de France agit en effet au plan national en matière de stratégie monétaire, pour la maîtrise de l'inflation ou encore en matière de surveillance des établissements bancaires et des assurances afin d'éviter les crises financières, son action est aussi très concrète dans les territoires.

« Nous intervenons auprès des entreprises locales, TPE et PME, pour comprendre la conjecture et nous interrogeons chaque mois en France, 8 000 PME de tous secteurs d'activités, une petite cinquantaine dans l'Aisne, explique le gouverneur. Nous assurons aussi une activité dite de cotation des entreprises qui ont un chiffre d'affaires qui va au-delà de 750 000 euros afin de donner un repère sur leur solidité économique. C'est ce qui a par exemple permis que les Prêts garantis par l'État puissent être souscrits à toute allure en France lors de la crise sanitaire, par rapport à ce qu'il s'est passé ailleurs en Europe. »

« Nous avons un ensemble de missions à l'économie et à la société, envers les particuliers et les entreprises », a rappelé le gouverneur de la Banque de France.

Baisse des dossiers de surendettement

La Banque de France a aussi un rôle primordial à jouer auprès des particuliers, notamment envers ceux en proie à des difficultés financières, c'est le surendettement. « Nous assurons ici, en ligne, ou avec les travailleurs sociaux, le secrétariat des commissions de surendettement, depuis 30 ans, dit François Villeroy de Galhau. La crise sanitaire n'a pas donné lieu, à une explosion des dossiers de surendettement comme on pouvait le penser, il y a même un recul et une tendance assez forte à la baisse de dossiers : -45% depuis 2014. Différentes lois adoptées, je pense aux lois Lagarde en 2010 et Hamon en 2013, ont permis une meilleure protection. »

La tendance est à la baisse également dans l'Aisne : « Nous avions 1 813 dossiers de surendettement déposés dans le département fin 2021 et par rapport à 2019, dernière année de fonctionnement normal, nous sommes à -9,5% », détaille Catherine Caudron, directrice départementale de la Banque de France.

La Banque de France assure également le droit au compte, c'est-à-dire aide les particuliers qui ont des difficultés à ouvrir un compte bancaire, et a un rôle de prévention envers les jeunes. « Nous allons auprès des jeunes publics, les lycéens et les engagés dans le Service national universel (SNU) pour les éduquer à la gestion de compte, les sensibiliser pour éviter les arnaques financières, en quelque sorte, nous faisons de la prévention de surendettement », explique le gouverneur. Les équipes axonaises de l'institution sont donc pleinement implantées dans le territoire.

Les Hauts de France un peu moins touchés par le choc Covid

« Les Hauts-de-France ont été un peu moins frappés que d'autres régions par le choc Covid, explique François Villeroy de Galhau. Il y a ici moins de services comme le tourisme que dans d'autres régions et ce sont les services qui ont été bloqués alors que l'industrie résistait. Aujourd'hui, c'est un peu l'inverse, les services repartent et ne sont pas gênés parce qu'il n'y a pas besoin de matières premières alors que l'industrie fait face à des difficultés d'approvisionnement. Dans l'Aisne où l'agriculture a un poids important, il y a du négatif avec l'augmentation du prix des engrais et du positif avec cette force de production céréalière qu'on redécouvre. »

Dans l'Aisne, le pouls de l'activité économique est régulièrement pris par les équipes de la Banque de France, présentes à Laon mais aussi à Saint-Quentin, deux jours par semaine et à Soissons. « Il y a un sujet dans les villes moyennes de conserver les services publics, je veux redire que nous sommes présents à Laon depuis 1899 et que nous y serons présents, si j'ose dire, pour au moins aussi longtemps », dit le gouverneur de la Banque de France.